Le songe de Yaâqov
Yaâqov sortit de Béèr Chèvâ, et se dirigea vers Harane. Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce que le soleil était couché. Il prit une des pierres de l’endroit, en fit son chevet, et passe la nuit dans ce lieu. Il eut un songe que voici : Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel; et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle. Puis, l’Ét’ernel apparaissait au sommet, et disait : Je suis l’Ét’ernel, le D’ieu d’Abraham et d’Yitshaq ton père, cette terre sur laquelle tu reposes, je la donne à toi et à ta postérité. Elle sera ta postérité, comme la poussière de la terre; et tu déborderas au couchant et au levant, au nord et au midi; et toutes les familles de la terre seront heureuses par toi et par ta postérité. Oui, je suis avec toi; je veillerai sur chacun de tes pas, et je te ramenerai dans cette contrée, car je ne veux point t’abandonner avant d’avoir accompli ce que je t’ai promis Bérèchit 28, 10-15..
La sidra relate principalement les problèmes auxquels Yaâqov dut faire face. Contraint de fuir Êssaw qui s’était juré de le tuer pour lui avoir pris le droit d’aînesse et les bénédictions paternelles, Yaâqov alla se réfugier chez Labane, ennemi encore plus cruel et plus féroce qu’Êssaw. Sauvé du loup, il va au devant du lion. Mais Yaâqov se doit d’obéir à Yitshaq, son père. Rivqa lui demande précisément d’aller en Aram prendre une des filles de Labane pour femme.
Le Yalqout dit Bérèchit 28, 10. :
Rabbi Pinhas introduit ainsi son propos Michelè 3, 23. : Alors tu suivras en sécurité ta route, il s’agit de Yaâqov tel qu’il est écrit : Yaâqov sortit de Béèr Chèvâ.
Lorsque tu te livreras au repos, tu n’éprouveras aucune crainte Michelè 3, 24. de Labane et Êssaw; Tu te coucheras et goûteras un doux sommeil ainsi qu’il est dit Bérèchit 28, 11. : Il passa la nuit dans ce lieu.
Pour Rabbi Pinhas, le destin de Yaâqov, malgré les apparences, n’inspire ni inquiétude ni appréhension. Par conséquent, Israël, lui aussi, n’a pas à craindre, au cours de son histoire, les Êssaw et les Labane. Malgré leurs persécutions, ils n’arriveront jamais à bout d’Israël.
Le Yalqout poursuit :
Rabbi Chémouèl fils de Nahmane dit en guise d’introduction Téhillim 121, 1. : Je lève les yeux vers les montagnes, harim, vers les horim, parents, pour m’enseigner et m’informer : D’où me viendra le secours? À propos d’Èliêzèr, serviteur d’Abraham, voulant amener Rivqa, le texte dit Bérèchit 24, 10. : Le serviteur prit dix chameaux tandis que moi je n’ai pris ni bracelet ni boucle d’oreille.
Rabbi Èliêzèr affirme : il [Yaâqov] fut envoyé les mains vides.
Rabbi Yéhochouâ Bèn Léwi dira quant à lui : Yaâqov est parti chargé de biens. Èlifaz, l’ayant attaqué, lui a tout pris. Yaâqov s’est dit : Faut-il que je perde tout espoir en mon créateur? Non, car Téhillim 121, 2. Mon secours vient de l’Ét’ernel, qui a fait le ciel et la terre. Il ne permettra pas que ton pied chancelle, celui qui te garde ne s’endormira pas. Non, il ne s’endort ni ne sommeille, celui qui est gardien d’Israël… L’Ét’ernel te préserve de tout mal de Êssaw et Labane, Il protège ta vie de l’ange de la mort, l’Ét’ernel protège ta sortie ainsi qu’il est dit: Yaâqov sortit de Béèr Chèvâ.
Le midrache souligne ici les réflexions de Yaâqov lors de sa fuite pour échapper aux poursuites de Êssaw. Il éprouve encore plus de découragement en constatant son dénuement total. En quittant ses parents, il n’emporte rien avec lui. Et, si jamais il venait à prendre une femme, il ne serait pas en mesure de lui offrir un bijou. Ballotté et démuni, Yaâqov est loin de sombrer dans le désespoir. Il trouve que le meilleur appui est celui que ses parents avaient toujours invoqué. L’Ét’ernel qui a toujours protégé Abraham et Yitshaq le protégera également.
Mais un glissement se produit toujours au niveau du midrache. De Yaâqov il débouche sur le destin d’Israël. Le secours de Yaâqov comme le secours d’Israël ne viendrait que de D’ieu. C’est ce que nos maîtres affirment lorsqu’ils disent :
Les actes des pères annoncent ceux des enfants.
Yaâqov sortit de Béèr Chèvâ, et se dirigea vers Harane.
Cette sidra est complètement fermée, sétouma, c’est-à-dire que dans le SèfèrTora, le rouleau de la Tora, elle ne se divise ni en sections fermées ni en sections ouvertes Remarque : Une paracha sétouma, section fermée, nécessite un espace vide égal à celui dans lequel on pourrait écrire neuf lettres avant d’écrire, sur la même ligne, une nouvelle section. Une paracha pétouha, une section ouverte, nécessite également un espace vide égal à celui de neuf lettres à la fin de la ligne pour reprendre l’écriture au début de la ligne suivante. Cf. Choul’hane Âroukh, Yorè Dèâ, 275, 2.. Pourquoi?
La sidra Wayè-tsè ne comporte aucune autre paracha, section ouverte ou fermée, ce qui fait dire à Baâl Ha-Tourim et aux Baâlè ha-Tosséfot que Yaâqov devait quitter discrètement le pays et s’enfuir pour échapper à la colère de Êssaw. Ils suggèrent en quelque sorte que la Tora elle-même participe au secret, cherchant à couvrir ainsi son départ.
La sortie de Yaâqov visait deux objectifs : le premier fuir Êssaw et le deuxième prendre une femme parmi les filles de Labane. Aussi le dernier mot de la sidra Tolédotest-il lo lé-icha, à lui pour femme, et le premier de cette sidra sera Wayè-tsèYaâqov, Yaâqov est sorti donc pour épouser une femme.
Rachi et, à sa suite, plusieurs exégètes s’interrogent sur la raison de l’emploi de Wayè-tsè. Le texte devait se contenter de dire simplement Il partit à Harane.
Certes, Rachi rapporte que la sortie d’un tsaddiq d’une ville laisse une impression de vide.
Mais serait-il possible que la sortie d’Abraham et de Yitshaq n’ait pas laissé cette impression de vide puisque le départ de Yaâqov est seul à produire une telle impression?
Le terme Wayè-tsè, semble en plus. Étant employé, Rachi déduira l’impression de vide consécutive au départ du tsaddiq. Béèr Chèvâ a perdu ainsi toute sa splendeur et sa majesté à cause de l’absence du tsaddiq. Cependant Béèr Chèvâ bénéficiant encore de la présence de Yitshaq et Rivqa, pourquoi parler alors d’impression de vide avec le départ de Yaâqov?
Yitshaq et Rivqa étant toujours à Béèr Chèvâ, il est évident que l’absence de Yaâqov s’est fait sentir dans toute sa force. Les tsaddiqim eux-mêmes seront les premiers à ressentir cette absence. Tandis que la sortie d’Abraham ou le départ de Yitshaq, du fait qu’ils ne laissaient derrière eux aucun autre tsaddiq, leur départ ne laissait pas cette impression de vide.
Cependant il est clair, et Rachi à la suite du Talmoud l’affirme, que Yaâqov ne s’est pas dirigé du premier coup vers Harane. En quittant Béèr Chèvâ, Yaâqov s’est caché pendant 14 ans dans l’académie de Chèm et Êvèr visant ainsi à dérouter Êssaw et en même temps à se préparer, grâce à l’étude de la Tora, à affronter un séjour auprès de Labane qu’il craignait autant sinon plus que Êssaw car celui-ci se serait attaqué à lui pour l’anéantir physiquement tandis que Labane, lui, projetait une liquidation spirituelle de Yaâqov. Le deuxième voyage fut d’aller à Harane. Le verset se lirait donc ainsi : Yaâqov n’a fait en premier que sortir de Béèr Chèvâ pour une absence de 14 années, ensuite il se dirigea vers Harane.
Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce que le soleil était couché. Il prit une des pierres de l’endroit, en fit son chevet, et passe la nuit dans ce lieu.
Il arriva dans l’endroit.
Si le verset précédent affirme que Yaâqov était déjà arrivé à Harane, comment pourrait-il affirmer qu’il arriva à un endroit qui, lui, est situé en Kénaâne? Y était-il arrivé avant d’atteindre Harane ou bien après être arrivé à Harane, ce qui laisse supposer un demi-tour cf. Houline 91a.? Pourquoi alors ce demi-tour?
L’emploi du verbe pagoâ bé, n’a jamais le sens d’atteindre ou arriver. Il désigne plus une rencontre ou comme le Talmoud l’affirme une prière. C’est pourquoi dans le traité Houline Houline 91a. il est rapporté que Yaâqov était arrivé déjà à Harane. S’étant aperçu qu’il était passé par l’endroit Le lieu de Bèt Ha-Miqdache. sans s’être arrêté pour y prier, il se mit aussitôt à rebrousser chemin. Mais du ciel, on a fait de telle sorte que l’endroit se déplace pour venir à la rencontre de Yaâqov afin qu’il y prie. Aussi pagoâ bé est-il ici employé dans les deux sens.
L’endroit, n’est pas identifié mais pourtant défini. De quel endroit s’agit-il?
Le texte fait allusion, en effet, à un endroit bien déterminé. Il s’agit du lieu sur lequel Bèt ha-miqdache, sera construit. Cet endroit a été aperçu de loin par Abraham au moment où il devait sacrifier Yitshaq.
Hatam Sofèr, rapportant l’enseignement de son maître Rabbi Natane Adler, dira qu’Abraham avait aperçu l’endroit étant comme une plaine. Après la âqèda, le sacrifice de Yitshaq, il l’appela montagne cf. Bérèchit 22, 14. ce qui suppose que l’endroit s’est élevé. Mais Yaâqov, l’ayant vu plaine comme auparavant, eut de ce fait la vision de la destruction de Bèt ha-miqdache.
Car le soleil s’est couché.
En précisant que Yaâqov fut contraint de passer la nuit dans cet endroit parce que le soleil s’est couché subitement, le texte tente de répondre à une difficulté. Quelle serait-elle?
Il y passa la nuit.
La nuit est symbole de l’exil. Il devait y rester car le soleil s’est couché, le Bèt Ha-Miqdache, représentant la lumière du monde, a été vu dans sa destruction. Aussi est-il dit que Yaâqov avait institué la prière du soir puisque les prières remplaceront, durant l’exil, les sacrifices.
Rachebam explique de manière plus simple. Yaâqov dut y passer la nuit car il est un devoir d’éviter de se déplacer la nuit. De plus, pour se protéger des bêtes sauvages qui y rôdaient, il s’est entouré de 12 pierres.
Il prit des pierres de l’endroit.
Plus tard Bérèchit 28, 18. le texte parlera d’une seule pierre au lieu des pierres. Pourquoi ce changement? Pourquoi également avoir pris des pierres pour s’en servir de chevet?
Les Pirqè de Rabbi Èliêzèr rapporte que ces 12 pierres, représentant en fait les 12 tribus, se disputaient le mérite de servir de chevet pour la tête du tsaddiq. Mais D’ieu les avaient toutes réunies. C’est dire que l’unité du peuple d’Israël peut mettre un terme à l’exil permettant la reconstruction du temple.
Ce midrache fut pour David un enseignement : au moment de l’achat du terrain devant servir d’emplacement au Bèt Ha-Miqdache, il fait cotiser toutes les tribus.
Il s’endormit dans cet endroit.
Comment Yaâqov s’est-il permis de dormir dans un endroit aussi sacré puisque c’est là que le Bèt Ha-Miqdache, le Temple, allait être construit?
En outre le verset laisse entendre que juste cette nuit Yaâqov s’est endormi, chose qu’il n’avait pas fait depuis des années. Pourquoi cette exception?
Certes, dormir dans un lieu aussi sacré est-il considéré comme un sacrilège. Yaâqov se trouvait alors en danger, des bêtes féroces pouvant bien l’attaquer. Mais du fait de la présence divine il était sûr d’être protégé Chaâr Bat Rabbim..
Le soleil s’étant couché avant l’heure, Yaâqov comprit qu’il devait y passer la nuit, D’ieu lui-même l’ayant retenu. En effet, Yaâqov, craignant d’être rattrapé par Êssaw, ne s’est jamais endormi. Mais ce soir là étant rassuré, il ne devait plus craindre ni Êssaw ni Labane comme le midrache le stipule : Tu dormiras et ton sommeil sera agréable.
Ha-maqom,
Ce terme est employé trois fois. Pourquoi cette répétition?
Le terme, l’endroit, est répété trois fois pour préciser selon le Baâl ha-Tourim que les Bénè Yisraèl seront appelés par la suite à monter au Bèt ha-Miqdache pendant les trois fêtes de pèlerinage.
Cette répétition peut aussi bien désigner les trois Battè ha-Miqdache. Les deux premiers furent détruits. Mais le troisième restera à jamais.
Il eut un songe que voici : Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel; et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle.
Il eut un songe,
En quoi ce songe est-il prophétique? Il aurait pu comporter des éléments inutiles qui jetteraient le doute sur le contenu absolument prophétique!
Ce songe est en vérité une vision prophétique et non un rêve comportant des détails inutiles, fruits de l’imagination de l’homme. Toutes les étapes principales apparaissent vraisemblables.
Le terme wé-hinnè, voici, accompagnant les séquences de l’échelle, des messagers divins, et enfin de l’apparition de D’ieu indique qu’il s’agit d’une vision vraie.
Puis, l’Ét’ernel apparaissait au sommet, et disait : Je suis l’Ét’ernel, le D’ieu d’Abraham et d’Yitshaq ton père, cette terre sur laquelle tu reposes, je la donne à toi et à ta postérité.
Et voici l’Ét’ernel se tenant au-dessus.
Au-dessus de qui? Ou au-dessus de quoi? À quoi la vision de l’échelle fait-elle allusion?
Pour Rambam, dans le Guide des Égarés, ce songe montrait l’enchaînement des mondes. L’échelle appuyée au sol désigne le monde terrestre. Le sommet atteignant le ciel désigne le monde intermédiaire et enfin les messagers divins représentent le monde des anges. En revanche, D’ieu se tenant au sommet désigne la position de D’ieu se situant au-dessus de tout.
Rabbi Yitshaq Ârama, l’auteur de la Âqèdat Yitshaq, Rabbènou Béhayè et Rabbi Yitshaq Abrabanèl sont d’accord pour dire que le Michekane et plus tard, le Bèt ha-Miqdache ont été construits de manière à représenter les trois mondes sur lesquels règne D’ieu. Yaâqov, se trouvant sur l’emplacement futur du Bèt ha-Miqdache qui est, comme le rapporte le Kéli Yaqar, le lieu à partir duquel le monde s’est formé, eut une vision claire du système de l’émanation et de l’enchaînement des mondes ainsi que de la manière dont il peut accéder à l’élévation de l’esprit. Ainsi la réflexion sur le monde terrestre, sur sa nature et le but qu’il poursuit débouche sur celle du monde des astres, sur leur mouvement et leur objectif. De là sa réflexion se porte sur le monde des anges divins, qui sont des esprits purs. Aussi dit-il les anges montent et descendent parce qu’il fait allusion, selon le Réqanti Sidra Balaq., aux quatre éléments constitutifs de la création : feu, air, eau et sable. Les deux premiers, le feu et l’air montent tandis que l’eau et le sable ont tendance à descendre. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourrait pousser sa réflexion sur la divinité.
Toutefois Rambane explique que l’échelle représente la manière dont D’ieu dirige son monde. La Providence divine appliquée aux nations se fera par l’intermédiaire des mal’akhim, messagers divins, tandis que pour Israël, c’est D’ieu Lui-même qui assure Sa protection ainsi qu’il est dit : Et voici l’Ét’ernel se tenant au-dessus de lui [Yaâqov], pour le protéger, dira Rachi. Il lui promet en plus d’être là pour le préserver de tout mal.
En outre Rabbi Èliêzèr le Grand affirme que l’échelle annonce à Yaâqov les quatre exils que subiront les Bénè Yisraèl. Les mal’akhim représentent les quatre génies protecteurs de Babèl, Perse, Grèce et Rome. Yaâqov les a d’abord vu monter, mais, par la suite, descendre. Autrement dit, Yaâqov assiste à leur gloire et à leur décadence. Mais il comprend en outre que tout dépend d’Israël.
La terre sur laquelle tu reposes,
Est-il possible de parler de toute la terre? Pourquoi cette promesse de lui donner la terre?
Poursuivi par Êssaw, Yaâqov est contraint cependant à quitter Israël et à s’exiler. D’ieu lui annonce : cette terre sur laquelle tu reposes, je la donne à toi et à ta postérité. Pour le midrache, toute la terre s’était toute contractée pour que Yaâqov s’étende par-dessus, signifiant ainsi que le pays de Kénaâne sera facile à conquérir par ses enfants. Pour le Talmoud, la terre sur laquelle le Temple sera érigé représente en fait toute la terre, car c’est à partir du lieu du Temple que le monde s’est formé. D’ieu promet d’en faire don à Yaâqov et à sa descendance cf. Chaâr Bat Rabbim..
Elle sera ta postérité, comme la poussière de la terre; et tu déborderas au couchant et au levant, au nord et au midi; et toutes les familles de la terre seront heureuses par toi et par ta postérité.
Ta descendance sera comme la poussière et tu déborderas.
En principe le sujet du verbe parots, déborder, est la descendance. Le texte aurait dû dire dans ce cas elle débordera et non tu déborderas?
Bien que D’ieu montre à Yaâqov les divers exils, Il lui annonce que sa descendance sera comme le sable que l’on foule aux pieds mais qui ne disparaît pas. Mieux, c’est grâce au sable que se nourrit le monde; sans lui il n’y aurait ni récoltes ni fruits. En disant tu déborderas au lieu de ils déborderont, le texte, selon le midrache, souligne que lorsqu’Israël est dans le malheur; c’est Yaâqov qui le ressent tel qu’il est dit Téhillim 78, 21. : Un feu s’alluma contre Yaâqov…, et quand Israël est dans le bonheur, c’est Yaâqov qui le ressent également tel qu’il est dit Téhillim 53, 7.. Quand D’ieu ramènera les captifs de son peuple, Yaâqov jubilera, Israël sera dans la joie. Yaâqov, lui-même, débordera parce qu’il est seul à participer au malheur ou à la joie de ses enfants.
Oui, je suis avec toi; je veillerai sur chacun de tes pas, et je te ramenerai dans cette contrée, car je ne veux point t’abandonner avant d’avoir accompli ce que je t’ai promis Bérèchit 28, 10-15..
Je te protégerai et te ramènerai à cette terre.
Cette promesse n’est-elle pas en plus puisque D’ieu vient de lui confirmer Je serai avec toi, ?
La promesse de le ramener, s’applique à Yaâqov attristé par l’annonce de l’exil qu’il doit subir autant lui que sa descendance. Il demeure cependant réjoui tant l’espoir de retour est grand.
La sidra Wayè-tsè parle ainsi à deux niveaux. Yaâqov et ses descendants auront à prendre le chemin de l’exil. Cependant tout au long de l’exil, la promesse de D’ieu et Sa protection seront toujours là jusqu’à la délivrance finale.