Mochè chargé de mission divine
«Alors l’Ét’ernel dit à Mochè : «Regarde! je fais de toi un dieu à l’égard de Parô, et Aharone ton frère sera ton prophète. Toi, tu diras tout ce que je t’aurai ordonné, et Aharone ton frère parlera à Parô pour qu’il renvoie les Israélites de son pays. Pour moi, j’endurcirai le coeur de Parô, et je multiplierai mes signes et mes preuves de puissance dans le pays d’Égypte. Parô ne vous écoutera pas, mais j’imposerai ma main sur l’Égypte; et je ferai sortir mes légions, les Israélites mon peuple, du pays d’Égypte, après une vindicte éclatante. Et les Égyptiens reconnaîtront que je suis l’Ét’ernel lorsque j’étendrai ma main sur eux et que je ferai sortir du milieu d’eux les enfants d’Israël.
Mochè et Aharone obéirent : comme l’Ét’ernel leur avait enjoint, ainsi firent-ils. Or, Mochè était âgé de quatre-vingts ans, et Aharone de quatre-vingt-trois ans lorsqu’ils parlèrent à Parô(1).»
Mochè émet de fortes réticences face à la mission divine, libérer le peuple hébreu d’Égypte. Il est difficile, certes, de se soustraire à la volonté divine. Mais Mochè tente pourtant de l’éviter. Ses scrupules, quant à la frustration de son frère Aharone, son aîné, appelé à le seconder, n’ont pas tenu. Bien au contraire, D’ieu annonce que Aharone sera pleinement réjoui de la nomination de son frère ainsi qu’il est dit(2) : «À ta vue, il se réjouira dans son coeur».
Mochè invoque son inaptitude à parler devant des rois. Sa bouche pesante lui permet à peine de se faire comprendre par ses propres frères, comment ferait-il pour exprimer le message divin devant Parô? D’ieu mérite, selon Mochè, un bien meilleur représentant. En se remettant en question, Mochè rejette la mission divine. D’ieu refuse de l’admettre malgré sept jours passés à négocier.
Être l’envoyé de D’ieu n’est pas chose facile à assumer. Même, investi de toute la confiance divine, il s’expose à l’incompréhension de ceux qu’il entend libérer comme au refus de Parô. Être l’envoyé de D’ieu, c’est aussi s’attendre à se soumettre à la volonté de D’ieu. Mochè est prêt. Il entend cependant préserver Israël de toutes les persécutions. Il veut, dès qu’il prend en charge cette mission, se substituer à tout Israël en attirant sur lui toutes les peines et souffrances. Représenter Israël revient à s’identifier à lui.
«L’Ét’ernel parla à Mochè et Aharone; il leur donna des ordres pour les enfants d’Israël et pour Parô, roi d’Égypte…».
Il est écrit(5) :
«Voyez, tout cela D’ieu le fait deux ou trois fois en faveur de l’homme».
D’ieu attend à trois reprises que l’homme réalise son repentir. S’il répare ses fautes, c’est bon! Sinon, Il lui rappelle les premières [fautes]. Ainsi le Saint béni soit-Il agit après qu’Il eut dit à Mochè(6) :
«Et maintenant va, je te délègue vers Parô…»,
Il répond(7) :
«Mais certes, ils ne me croiront pas», pour dire aussitôt(8) :
«De grâce, Seigneur! je ne suis pas habile à parler…» pour finalement déclarer(9) :
«De grâce, Seigneur! donne cette mission à quelque autre!».
Cela fait donc trois refus. Et, comme Mochè n’amorce point un retour sur ses positions, s’exclamant(10) :
«Quoi! les enfants d’Israël ne m’ont pas écouté, et Parô m’écouterait…», alors D’ieu adresse Sa parole à Aharone l’associant à Mochè ainsi qu’il est écrit :
«L’Ét’ernel parla à Mochè et à Aharone; il leur donna des ordres pour les enfants d’Israël et pour Parô».
Le Saint béni soit-Il leur dit :
«Les Bénè Yisraèl sont des réfractaires, des fâcheux et des importuns. Vous devez les supporter lors même qu’ils vous maudissent, qu’ils vous lapident à l’aide de pierres, et pour Parô, roi d’Égypte, afin de faire sortir les enfants d’Israël du pays d’Égypte».
Le Saint béni soit-Il leur dit : «Soyez respectueux et faites honneur à la royauté bien qu’étant appelés à châtier». Ainsi fit Mochè tel qu’il est dit(11) :
«Tous ces courtisans qui t’entourent descendront jusqu’à moi»;
Il ne s’adresse pas à [Parô] mais à ses courtisans alors que son intention est de dire «vous et votre roi en personne» tel qu’il est dit(12) :
«Parô se leva de nuit.»
Aussi ne le mentionne-t-il point pour respecter le roi.»
Ce midrache résume parfaitement notre propos sur la mission de Mochè. Ses hésitations, ses refus ainsi que ses appréhensions n’éveillent en D’ieu aucun écho favorable. Mochè n’a aucune chance d’échapper à sa destinée, d’être le libérateur du peuple. Quoiqu’il fasse, D’ieu décide de l’envoyer.
Cependant les refus de Mochè, loin de laisser D’ieu indifférent, sont au contraire analysés et retenus. Ainsi la première raison invoquée par Mochè est le manque de confiance que lui témoignerait Israël. Comment peut-il s’exprimer ainsi à propos d’un peuple qui, croulant sous le poids de persécutions, n’aspire qu’à s’accrocher à un fil, même ténu, d’espoir. Et lorsque Mochè se présente à eux, proclamant son message de la délivrance, ils n’éprouvent aucune peine à le croire. Il met en doute leur foi dont la flamme a été maintenue vive durant des générations. Cela eut pour effet d’irriter D’ieu. L’objection de Mochè porte atteinte à l’intégrité d’Israël. C’est une grave calomnie.
La deuxième raison invoquée est son propre défaut. Mochè n’est pas habile à parler surtout devant Parô et ses ministres. Cet argument suppose en fait un reproche adressé à D’ieu. Comment fait-Il pour envoyer, pour une mission aussi importante, un homme frappé d’un défaut physique? Il ne serait pas digne de représenter D’ieu! Et quand bien même serait-il l’homme de la situation, son manque d’habileté à parler constitue plutôt un handicap. D’ieu se fâche aussi devant un tel argument. En tant que Créateur de tout, D’ieu place l’homme qui convient, malgré ses défauts, à la place qui lui revient.
Enfin, la dernière raison consiste à éviter de heurter la sensibilité de son frère Aharone qui, lui, fut l’envoyé attitré de D’ieu. Il est vrai que le scrupule de Mochè est légitime. Mais Mochè devrait comprendre que D’ieu, tel un général d’armée, se soucie de placer ses hommes là où il juge bon. Parce qu’il a une perception de l’ensemble, D’ieu décide de la mission que chacun doit remplir.
Si D’ieu calme de telles appréhensions, il n’oublie pas pour autant ses tentatives d’insubordination. Aussi, au lieu d’être seul dans l’accomplissement de cette mission, Mochè se voit-il dans l’obligation de la partager avec son frère Aharone. C’est donc pour répondre à ce dernier scrupule que D’ieu lui adjoint Aharone.
Quant aux Bénè Yisraèl, D’ieu en convient. Ils sont réfractaires, coléreux et importuns, certes, mais il faut les supporter tels qu’ils sont. Ils méritent tous les égards. Mochè et Aharone doivent être prêts à tout supporter.
Parô est un roi. Mochè est appelé à le malmener par les plaies que D’ieu lui infligera. Malgré cela, il est contraint de le ménager et de lui témoigner le respect dû à son rang. Mochè se voit coincé dans le système qu’il bâtit pour échapper à la mission divine. En plus de la mission, il est condamné à en supporter les inconvénients.
Alors l’Ét’ernel dit à Mochè : «Regarde! je fais de toi un dieu à l’égard de Parô, et Aharone ton frère sera ton prophète.
Regarde! je fais de toi un dieu à l’égard de Parô, et Aharone ton frère sera ton prophète.
Ce verset semble répéter ce que le texte dit plus haut(13) :
«Alors l’Ét’ernel parla à Mochè et à Aharone; Il leur recommande d’avoir des égards pour les enfants d’Israël et pour Parô, roi d’Égypte, afin de faire sortir les enfants d’Israël du pays d’Égypte.»
Néanmoins il donne en détail la raison pour laquelle D’ieu associe Aharone à Mochè. D’ieu veut que Parô considère Mochè comme un dieu qui ordonne et recommande. Aharone doit être son instrument d’exécution. Étant le prophète, le porte-parole de Mochè, Aharone donne à son tour ordre à Parô de laisser sortir les Bénè Yisraèl(14).
Mais Zéqènim mi-Baâlè ha-Tosséfot disent que D’ieu agit ainsi vis-à-vis de Parô parce qu’il s’est dressé en tant que divinité en disant(15) :
«Le pays d’Égypte deviendra une solitude et une ruine, et l’on saura que c’est Moi l’Ét’ernel – parce que [Parô] a dit : «le fleuve est à moi et c’est moi qui l’ai fait».
En guise de châtiment, D’ieu désigne Mochè comme dieu à l’égard de Parô pour le ramener à la réalité.
Néanmoins, Rav Alchèkh y voit un châtiment infligé à Mochè pour avoir longtemps refusé la mission divine. Mochè sera dieu uniquement pour Parô et non pour Aharone.
Pour Rachi, dieu pour Parô, signifie un juge appelé à châtier.
Cependant, Chaâr Bat Rabbim relève des difficultés dans le verset. Quelle est la valeur du temps passé dans l’expression Nétatikha, j’ai fait de toi?
Pour la prophétie, il est vrai, le passé peut remplacer un futur, car en principe le prophète voit l’avenir comme étant réalisé.
Mais le verbe regarde, , est au présent. D’ieu parle donc du présent et non du passé. Il faut s’arrêter également sur cette notion «dieu à l’égard de Parô».
Rabbènou Nissim, Le Rane(16), dans ses dérachot, , études, s’étonne que Mochè, en tant que maître de tous les prophètes, soit un homme «à la bouche pesante et à la langue embarrassée». Bien au contraire, étant appelé à représenter D’ieu, Mochè aurait dû être éloquent et habile à parler.
En vérité, il y a lieu de distinguer deux notions : la sagesse et le savoir-faire. Un homme plein de sagesse peut ne pas savoir transmettre ses connaissances avec autant d’éloquence que celui qui sait parler mais n’a pas autant de connaissances. L’éloquent arrive à bien présenter les choses mais, à l’analyse, ce qu’il a transmis pourrait ne pas se révéler exact. En revanche, toutes les paroles du sage sont vraies et exactes. Il est plus naturel et plus important que le don de la Tora soit redevable non pas à l’éloquence, mais à la sagesse de Mochè.
Mais l’explication du Rane ne saurait être tout à fait satisfaisante. Car dans mattane Tora, , le don de la Tora, Mochè avait guéri de son infirmité. Sa voix portait de manière distincte et intelligible. Le Zohar dit d’ailleurs(17) que Mochè n’a gardé la bouche pesante que jusqu’à mattane Tora.
Le Midrache rapporte(18) que Mochè, jeune, étant sur les épaules de Parô, lui jeta sa couronne par terre. C’est le signe que Mochè détrônera un jour Parô. Ne voulant pas le tuer, Parô soumit Mochè, selon ses conseillers, à un examen : on lui présente un plateau contenant un bijou en or et une braise. Voulant prendre le bijou – ce qui l’aurait condamné – le Mal’akh Gabrièl, l’ayant frappé, lui dirige la main vers la braise que Mochè porte à ses lèvres. C’est donc parce qu’il s’est brûlé les lèvres qu’il eut «la langue embarrassée». En se présentant devant Parô, celui-ci se rappellerait nécessairement cet épisode et comprendra qu’il a affaire à l’homme qui va le détrôner(19). Ainsi donc D’ieu rappelle, au moment de lui confier la mission, l’événement de sa jeunesse où Mochè s’est révélé être le juge, dieu, de Parô.
Toutefois le midrache ne mentionne pas que Mochè se soit brûlé à la main, seulement à la bouche. La raison réside dans le fait que D’ieu tenait à purifier la bouche de Mochè du lait que des nourrices égyptiennes avaient tiré dans sa bouche(20).
Toi, tu diras tout ce que je t’aurai ordonné, et Aharone ton frère parlera à Parô pour qu’il renvoie les Israélites de son pays.
Toi, tu diras tout ce que Je t’aurai ordonné, et Aharone, ton frère, parlera à Parô.
D’ieu avertit Mochè de ne point se décourager si jamais il voit que sa mission n’obtient pas les résultats attendus. En effet, Mochè pourrait être amené à refuser d’aller en mission pour les motifs suivants :
Par respect pour D’ieu qu’il représente auprès de Parô, car en désobéissant à Mochè, il manque en fait de respect à D’ieu Lui-même. Pour cette raison, Mochè n’est pas prêt à rencontrer Parô.
Par respect pour lui-même si sa mission n’aboutit pas.
De peur que Parô, importuné, ne prenne des mesures plus sévères contre Israël en guise de représailles.
De peur que les Bénè Yisraèl ne perdent tout espoir en la délivrance finale.
Pour toutes ces raisons, D’ieu dit à Mochè : Tu es dieu à l’égard de Parô. De fait, il n’y a point de profanation de D’ieu si Parô refuse d’obéir. Cependant, grâce à son refus, Mochè aura l’occasion de communiquer avec D’ieu puisque tu diras tout ce que je t’aurai ordonné. Mochè n’a pas à craindre que les Bénè Yisraèl ne soient pas prêts à t’écouter, c’est Aharone, ton frère, qui parlera à Parô.
Pour moi, j’endurcirai le coeur de Parô, et je multiplierai mes signes et mes preuves de puissance dans le pays d’Égypte.
Cependant, quant à la crainte que Parô n’aggrave ses décrets et ses persécutions, sache que :
Pour Moi, J’endurcirai le coeur de Parô.
Pour Rav Alchèkh, D’ieu avertit Mochè que Parô garde toujours son libre choix malgré les fléaux qu’Il lui inflige. Ceci donne plutôt à D’ieu l’occasion de :
Je multiplierai Mes signes et Mes preuves de puissance dans le pays d’Égypte.
Ces plaies frapperont durement les Égyptiens en Égypte et non en Èrèts Gochène, de telle sorte qu’ils ne puissent plus faire souffrir les Hébreux. Enfin, les Bénè Yisraèl ne perdront point d’espoir à cause du refus et de l’obstination de Parô. Au contraire, D’ieu s’engage à faire sortir ses légions d’Égypte.
Pour Chaâr Bat Rabbim, D’ieu juge nécessaire d’avertir qu’Il endurcira le coeur de Parô afin d’éviter à Mochè tout découragement à la suite des refus successifs du roi égyptien. Cet avertissement vient juste avant qu’Il ne commence à frapper Parô de ses plaies.
Parô ne vous écoutera pas, mais j’imposerai ma main sur l’Égypte; et je ferai sortir mes légions, les Israélites mon peuple, du pays d’Égypte, après une vindicte éclatante.
Parô ne vous écoutera pas, mais J’imposerai ma main sur l’Égypte.
Or ha-Hayim s’interroge sur la nécessité de préciser que Parô n’écoutera pas après l’assurance donnée par D’ieu : J’endurcirai le coeur de Parô.
De même, J’imposerai ma main sur l’Égypte reprend également l’idée exprimée dans le verset précédent : Je multiplierai Mes signes et Mes preuves de puissance.
D’ieu annonce à Mochè que la délivrance interviendra au moment où Parô, à force de lui endurcir le coeur, décidera de ne plus écouter les propos de Mochè.
Les fléaux prendront fin lorsque D’ieu imposera sa main sur l’Égypte pour frapper les premiers-nés. Aussitôt après, D’ieu fera sortir son peuple du pays d’Égypte.
Aussi Mochè répond à Parô lui intimant l’ordre de ne plus reparaître à sa vue(21)
; «Tu as bien dit je ne reverrai plus ton visage». Mochè était sûr, aussi surprenant que cela puisse paraître, de ne plus revoir Parô lorsque ce dernier aura atteint ce degré d’insoumission au point de ne plus vouloir l’écouter.
Je ferai sortir Mes légions, les Israélites Mon peuple, du pays d’Égypte.
Rav Alchèkh tente de justifier l’emploi de deux expressions semblables Mes légions et Mon peuple Israël. Pour lui, il s’agit de deux réalités. L’esclavage en Égypte s’adresse avant tout aux seuls Bénè Yisraèl. Mais des légions de Mal’akhim, , anges divins, pour marquer leur solidarité à Israël, se trouvaient également en Égypte. La délivrance d’Égypte ne concerne pas seulement Israël mais également tous les Mal’akhim les accompagnant. Tout se passe comme si D’ieu rassure Mochè quant à la délivrance. En effet, D’ieu ne laissera jamais les Mal’akhim retenus en Égypte. Cette raison suffirait pour convaincre Mochè et les Bénè Yisraèl de l’intention de D’ieu de les libérer.
Mais Or ha-Hayim dit simplement que D’ieu, possédant plusieurs légions, se hâte de préciser qu’il s’agit du peuple Israël.
Et les Égyptiens reconnaîtront que Je suis l’Ét’ernel lorsque j’étendrai Ma main sur eux et que Je ferai sortir du milieu d’eux les enfants d’Israël.
Et les Égyptiens reconnaîtront que Je suis l’Ét’ernel.
Certes les dix plaies frapperont durement les Égyptiens. Mais Parô, n’étant point pour autant contraint de laisser partir les Bénè Yisraèl, sera forcé de reconnaître D’ieu. Cette reconnaissance le décidera finalement à accepter la volonté de D’ieu. Ceci fait penser à cet homme qui, usant de la force et de la puissance, s’attribue l’objet d’un ami plus faible. Quand bien même accepterait-il de rendre l’objet, il ne sera jamais prêt, en revanche, à reconnaître qu’il appartient à son ami. Ce serait différent au cas où les deux amis sont de force égale. En lui rendant l’objet, il reconnaît en fait qu’il en est le propriétaire. Ainsi Parô châtié faiblit. Il reconnaît, sous la pression des châtiments, que D’ieu a raison. Mais D’ieu endurcit le coeur de Parô, lui donnant assez de force pour Lui résister, afin que s’il décide de Le reconnaître, il n’ait pas à le faire à partir d’une position de faiblesse(22).
Lorsque J’étendrai ma main sur eux.
Les Égyptiens reconnaîtront D’ieu parce que, chaque fois qu’Il les frappe, Il agit avec beaucoup de clémence. Ainsi, à travers les châtiments, ils seront amenés à entrevoir cet aspect unique de D’ieu qui, même en se vengeant de ses ennemis, se comporte avec beaucoup de miséricorde.
Mochè et Aharone obéirent : comme l’Ét’ernel leur avait enjoint, ainsi firent-ils. Or, Mochè était âgé de quatre-vingts ans, et Aharone de quatre-vingt-trois ans lorsqu’ils parlèrent à Parô.
Mochè et Aharone obéirent tel que leur a ordonné D’ieu
Le texte ne dit pas Waya-âssou, ils firent, mais Waya-âs, il fit, un singulier lorsque le sujet est au pluriel.
Cela montre, selon Rav Alchèkh, l’entente et l’harmonie qui règnent entre Mochè et Aharone. En effet, bien que Mochè dépasse Aharone en matière de prophétie, il ne se conduit pas en supérieur à l’égard de Aharone qui n’est point fâché de la promotion de Mochè. C’est pourquoi le texte signale aussitôt leur âge : Or, Mochè était âgé de quatre-vingts ans et Aharone de quatre-vingt-trois ans lorsqu’ils parlèrent à Parô. Bien que Aharone fût l’aîné, il ne s’était point montré jaloux de Mochè pour avoir été chargé de mission divine.
1. Chémot 7, 1-7.
2. Chémot 4, 14.
3. Chémot Rabba 7, 2.
4. Chémot 6, 13.
5. Iyob 33, 29.
6. Chémot 3, 10.
7. Chémot 4, 1.
8. id, 10.
9. ibid, 11.
10. Chémot 6, 12.
11. id. 11, 8.
12. ibid. 12, 20.
13. chap.6, 13.
14. Malbim.
15. Yéhèzqèl 29, 9.
16. Rane, Rabbènou Nissim.
17. Sidra Wa-èra.
18. Chémot Rabba sidra Chémot.
19. Chélah ha-qadoche.
20. cf. Chakh.
21. Chémot 10, 29.
22. Chaâr bat Rabbim.