Yitshaq chez Abimèlèkh

«Cet homme devint grand, puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand. Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables; et les Pélichetim le jalousèrent. Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, du temps de son père Abraham, les Pélichetim les comblèrent en les remplissant de terre. Abimèlèkh dit à Yitshaq : «Cesse d’habiter avec nous, car tu es trop puissant pour nous.» Yitshaq se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Guérar et s’y établit. Yitshaq se remit à creuser les puits qu’on avait creusés du temps d’Abraham son père, et que les Pélichetim avaient comblés après la mort d’Abraham. Il leur imposa les mêmes noms que leur avait imposés son père. Les serviteurs d’Yitshaq, en creusant dans la vallée y découvrirent une source d’eau vive. Les pâtres de Guérar cherchèrent querelle à ceux de Yitshaq, en disant : «L’eau est à nous!» Il appela ce puits Êssèq, , contestation, parce qu’on le lui avait contesté. Ils creusèrent un nouveau puits sur lequel on se querella encore. Il lui donna le nom de Sitna, , opposition. Il délogea de là et creusa un autre puits, qu’on ne lui disputa point, il le nomme Réhovot, , élargissement, disant : «Pour le coup, le Seigneur nous a élargis, et nous prospérerons dans la contrée(1)

Yitshaq alla chez Abimèlèkh à Guérar pour fuir la grande famine sévissant en Kénaâne. Peut-être pensait-il poursuivre son chemin vers l’Égypte! Mais D’ieu l’en empêche. À Guérar, Yitshaq, protégé par Abimèlèkh, devint puissant et riche. L’Ét’ernel le bénit si bien qu’en cette année de famine, Yitshaq avait récolté cent fois plus que la récolte normale.

Cette réussite inattendue n’a pas été sans provoquer la jalousie des Pélichetim, habitants de Guérar, qui deviennent hostiles à Yitshaq.

Le Midrache(2), citant(3) :

«Yitshaq sema dans ce pays-là, et recueillit cette même année, au centuple,» rapporte :

Rabbi Halabo explique : «Dans ce pays-là, cette même année, la terre était dure et l’année pénible et, si [les conditions] étaient bonnes, cela aurait pu être encore mieux. Au centuple, cent kour, mesure de blé, cent fois plus [selon l’estimation] et au centuple dans la quantité. Centuple nous enseigne que la terre produisit cent fois plus que ce que l’on avait estimé. Mais comment Yitshaq peut-il compter sa récolte quand la bénédiction ne saurait s’appliquer à la récolte pesée ou comptée? Ce compte fut, dit-il, pour prélever la dîme.

«Abimèlèkh fit une injonction à tout le peuple». Rabbi Aïbo dit : nul n’avait le droit de leur jeter même une pierre tel qu’il est écrit(4) :

«Ils se concertent, se mettent à l’affût, observent chacun de mes pas; on dirait qu’ils guettent ma vie.»

Cet homme devint grand; puis sa grandeur alla croissant. Rabbi Hanine dit : On disait : mieux vaut le fumier des mules de Yitshaq que l’or et l’argent d’Abimèlèkh.

«Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables…». Danièl ha-Hayate, le tailleur dit : Wa-âvoudda, est écrit sans waw signifiant et il le sert. Ainsi quiconque ne se conduit pas en serviteur de son esclave ne peut jamais en être le maître tel qu’il est dit(5) :

«Mieux vaut être dédaigné et posséder un esclave…» Habituellement l’homme peine pour gagner de quoi satisfaire les besoins de sa famille pendant qu’elle goûte au repos dans la maison.

Abimèlèkh dit à Yitshaq : «cesse d’habiter avec nous, car tu es trop puissant pour nous.» Il lui dit : N’est-ce pas que la puissance acquise par toi vient de nous? Avant tu ne possédais qu’un troupeau, à présent tu es à la tête de plusieurs troupeaux!»

Ce midrachedécrit l’ascension d’Yitshaq qui, en terre d’exil n’a cessé de grandir. Remarquons d’abord que Yitshaq dut affronter, comme Abraham, une famine excessive qui le force à quitter le pays. L’épreuve de la famine pour un homme dont la seule raison d’être est d’enseigner et propager la foi en D’ieu ne peut qu’entraver sa mission. La richesse de Yitshaq héritée d’Abraham pouvait certes lui permettre de supporter, comme tant d’autres qui sont restés en Kénaâne, la famine. Mais ce qu’il vise davantage, c’est la possibilité d’user de son influence auprès des personnes pour les rapprocher de D’ieu. Pour ce faire, il fuit la famine pour s’entourer des conditions les meilleures.

Yitshaq, en allant chez Abimèlèkh, croyait retrouver enfin l’allié d’Abraham. Bien vite, il comprend qu’il est tout juste toléré. Car le pays se distingue par son manque de crainte de D’ieu puisqu’il doit cacher la situation de Rivqa. De peur qu’on le tue, il annonce à tous que Rivqa est sa soeur.

Yitshaq s’installe à Guérar. D’ieu lui défend d’aller ailleurs car ayant été sacrifié en holocauste il n’a pas le droit de quitter Israël. Guérar fait partie du pays promis à Abraham.

C’est à Guérar que Yitshaq, malgré l’hostilité des habitants du pays, grandit et devint puissant. C’est le signe que plus tard sa descendance prendra également possession de ce pays. Avec des conditions les plus désavantageuses, Yitshaq recueillit en cette année de famine le centuple de ce qu’il avait estimé. Cette abondance est la preuve éclatante de l’attachement de D’ieu à Yitshaq et de Sa protection.

Cette réussite finit par impressionner Abimèlèkh qui enjoint à tous ses sujets de respecter et de ne point maltraiter Yitshaq. Étant à peine toléré Yitshaq évoluait dans un environnement hostile et méchant. Pour le midrache, les Pélichetim se concertaient et se mettaient à l’affût pour attenter à la vie de Yitshaq. Il est indésirable parce qu’il est l’étranger; il est aussi indésirable parce qu’il a réussi mieux qu’eux tous. Dire que «le fumier des mules de Yitshaq vaut mieux que l’or et l’argent d’Abimèlèkh» revient surtout à dire que tous recherchaient son fumier au point qu’ils le payaient à prix d’or et d’argent.

Nous avons ainsi en projection le destin du peuple d’Israël. Comme Yitshaq, il aura à s’expatrier, à fuir les persécutions et à errer dans tous les pays du monde. Là, les peuples hostiles et jaloux de son succès s’en prennent à lui. Des protecteurs comme Abimèlèkh se lèveront mais c’est du bout des lèvres qu’ils prennent sa défense. Le moment venu, eux-mêmes seront prêts à décréter leur expulsion. Abimèlèkh enjoint en effet à Yitshaq de quitter le pays car il devint trop puissant.

Cependant comme pour Yitshaq, seul D’ieu est le protecteur d’Israël. Ainsi est-il dit(6) :

«Le Seigneur lui apparut et dit : «Ne descends pas en Égypte; fixe ta demeure dans le pays que je te désignerai. Arrête-toi dans ce pays-ci, je serai avec toi et je te bénirai..»

Il est évident que D’ieu en disant «fixe ta demeure dans le pays que je te désignerai» ne s’adresse nullement à Yitshaq puisqu’Il lui dit par la suite : «Arrête-toi dans ce pays-ci». Cela voudrait dire que la descendance de Yitshaq aura à connaître des déplacements et des pérégrinations de pays en pays. Le texte se fait rassurant pour Israël, partout où il se trouve il sera béni.

La bénédiction divine, pour être effective, doit être absolument méritée. La Chékhina sera partout où se trouve Israël. C’est, grâce au mérite de l’étude de la Tora et la réalisation des mitswot qu’Israël connaîtra bonheur et réussite.

Le Yalqout à la suite de Bérèchit Rabba(7) s’interroge sur le nombre de puits creusés par Yitshaq à Béèr Chèvâ,

«Rabbi Yéhouda fils de Rabbi Simoune dit quatre parce que ses enfants camperont dans le désert selon quatre bannières. Mais nos Maîtres affirment : cinq, nombre correspondant aux cinq livres de la Tora. «Il appela ce puits Êssèq(8)», ouvrage, ici contestation, correspond au livre de Bérèchit, où le Saint béni soit-Il s’occupe à créer son monde. «Il lui donna le nom de Sitna(9)», hostilité, correspondant au livre de,Chémotoù on relate que [les Égyptiens] avaient rendu amère la vie des Hébreux.

«Ils y découvrirent une source d’eau vive(10)», correspondant au livre de Wayi-qra, qui comporte de nombreuses lois. «Il le nomma chivâa(11)», correspondant au livre de Bémidbar, qui complète les sept livres de Tora. Mais, ne sont-ils pas cinq? Bèn Qapara compte du premier verset jusqu’au verset(12) : «Or lorsque l’arche partait…» un livre, ce verset et le suivant constituent un deuxième livre. Du chapitre 11 à la fin de Bémidbar, c’est un autre livre. Enfin «Il nomma ce puits Réhovot(13)», élargissement, correspondant au livre de Dévarim, tel qu’il est dit(14) : «Quand l’Ét’ernel, ton D’ieu aura étendu ton territoire» alors que ce puits fut appelé Réhovot parce qu’il est dit(15) : «Pour le coup, le Seigneur, nous a élargis et nous prospérerons dans la contrée.»

Ainsi est-il clairement dit que tous les faits et gestes de Yitshaq à Guérar, sont en rapport avec le destin d’Israël. Comme Yitshaq, Israël ne pourra tenir dans son exil que grâce à l’étude de la Tora. Bien plus le dernier puits est appelé hovot, élargissement, car il fait penser à la fois au comble du bonheur ainsi qu’à la délivrance.

Cet homme devint grand, puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand.

Cet homme devint grand,

Le verbe gadol,, devenir grand, est employé à trois reprises. Pourquoi?

Pour Haêmèq Davar, il décrit une situation nouvelle. Ainsi cet homme devint grand fait référence à la grande fortune que Yitshaq atteint à ce moment, riche en toutes possessions.

Puis sa grandeur alla croissant,

Le texte insiste pour rendre compte de la grande richesse de Yitshaq qui allait croissant de jour en jour. C’était si impressionnant que le rapport du fumier de ses mules dépassait de loin l’or et l’argent improductifs d’Abimèlèkh. Les mules sont stériles par nature. Pourtant leur fumier était recherché car, disait-on, quiconque l’utilisait pour fertiliser son champ obtenait une récolte abondante. Le Yérouchalmi affirme(16) : «Il vaut mieux cinquante zouz (pièces de monnaie) productifs que deux cents improductifs.»

Et enfin il fut très grand,

Sa richesse dépassait celle des rois. Cela ne peut être sans la bénédiction de D’ieu.

L’histoire des Ancêtres annonce aux descendants qu’il en sera ainsi dans l’exil. Malgré les persécutions et les mauvais traitements, les descendants accèderont à des richesses considérables comme Yitshaq chez Abimèlèkh.

Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables; et les Pélichetim le jalousèrent.

Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail,

Le terme miqnè, troupeaux, possessions est répété. Pour quelle raison le texte ne dit-il pas «Il avait des possessions en menu et gros bétail?» ?

Mèchèkh Hokhma rappelle que Yitshaq avait institué le prélèvement de la dîme, du bétail(17). Et comme il est interdit de prélever la dîme du gros à partir du menu bétail comme du menu à partir du gros bétail, le texte reprend le terme miqnè pour bien préciser que chaque bétail doit respecter son propre prélèvement.

Des cultures considérables.

Sforno et Rachebam disent que âvoudda, s’applique aux travaux des champs et vignobles. Alors que tous les cultivateurs de Guérar s’échinaient sans rien obtenir, Yitshaq, au contraire, avait un succès dans toutes ses entreprises.

Mais pour Haêmèq Davar âvoda, s’applique aux travaux des champs. Âvoudda, en revanche, signifie des affaires commerciales qui réussissaient très bien à Yitshaq.

Rambane fait remarquer que le texte ne mentionne point l’or et l’argent comme richesse accumulée à Guérar. C’est, dit-il, pour bien préciser que la richesse acquise en terre de Pélichetim était surtout composée de bétail, esclaves et cultures.

Et les Pélichetim le jalousèrent.

Les riches de Guérar sont ceux-là qui le jalousèrent car c’est un riche qui peut être jaloux d’un autre riche. Étant dans la capitale où se trouvaient de nombreux riches, Yitshaq suscita leur jalousie et leur hostilité.

Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, du temps de son père Abraham, les Pélichetim les comblèrent en les remplissant de terre.

Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père,

Une raison supplémentaire à leur jalousie est le fait d’avoir creusé à nouveau les puits comblés par les Pélichetim après la mort d’Abraham. Le texte souligne le devoir qu’a tout Juif de rester fidèle à la tradition de ses parents. Yitshaq ne se contente pas seulement de creuser à nouveau ces puits mais il leur impose les mêmes noms que leur avait imposés son père.

Rabbènou Béhayè souligne la jalousie des Pélichetim qui, pour entraver la culture de Yitshaq et le gêner dans sa réussite, avaient comblé les puits d’Abraham en les remplissant de terre.

Rabbènou Béhayè avance une autre explication : les puits sont en fait les prosélytes et les disciples d’Abraham convertis à la foi du D’ieu Un. Ce sont les puits creusés par Abraham qui furent comblés, parce que les Pélichetim les ont détournés de la vraie foi. Yitshaq s’est donc employé tout ce temps là pour ramener ces disciples à la bonne voie.

Abimèlèkh dit à Yitshaq : «Cesse d’habiter avec nous, car tu es trop puissant pour nous.»

Cesse d’habiter avec nous, car tu es trop puissant pour nous.

Que devient l’alliance contractée entre Abraham et Abimèlèkh?

Pour Rambane, celui-ci ne saurait supporter sans réagir la souffrance de ses sujets qui voient Yitshaq s’emparer de leur richesse. Il décide de priver Yitshaq du droit d’asile qu’implique l’alliance avec Abraham. Il dénonce donc cette alliance. Car c’est une humiliation pour un roi de voir sa richesse dépassée par celle d’un étranger qui jouit du droit d’asile.

Le texte annonce, pour Haêmèq Davar, l’hostilité et les humiliations que subiront sur la terre d’exil les descendants de Yitshaq.

Yitshaq se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Guérar et s’y établit.

Yitshaq se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Guérar.

Or ha-Hayim souligne que Yitshaq, bien que chassé, n’a pas voulu quitter définitivement le pays de Pélichetim car l’ordre divin fut : «fixe ta demeure dans ce pays.» Mais si c’est ainsi, pour quelle raison, se demande-t-il, Yitshaq accepte de partir de Guérar?

C’est, dit-il, pour se conformer à l’injonction d’Abimèlèkh ou pour subir une épreuve car bien que lui ayant promis de lui donner toutes ces provinces, D’ieu voulait savoir jusqu’où allait la confiance de Yitshaq en Lui. C’est ainsi d’ailleurs que D’ieu avait agi vis-à-vis d’Abraham.

Yitshaq se remit à creuser les puits qu’on avait creusés du temps d’Abraham son père, et que les Pélichetim avaient comblés après la mort d’Abraham. Il leur imposa les mêmes noms que leur avait imposés son père.

C’est alors que Yitshaq entreprit de creuser et ouvrir les puits d’Abraham.

Il leur impose les mêmes noms qu’Abraham.

Yitshaq leur redonne l’identité qu’Abraham leur avait imprimée. En se convertissant, le prosélyte subit une transformation radicale au niveau de son être, de son identité. Ces Pélichetim n’avaient rien d’autre à faire qu’à retrouver l’identité qu’Abraham leur avait donnée. Ce qui ne va pas sans alarmer Abimèlèkh, exciter davantage sa jalousie et sa haine trop contenues si bien qu’il se permet de chasser Yitshaq.

Les serviteurs d’Yitshaq, en creusant dans la vallée y découvrirent une source d’eau vive.

Les pâtres de Yitshaq découvrirent une source d’eau vive.

Les Pirqè de Rabbi Èliêzèr(18) rapportent au nom de Rabbi Âqiba :

«Partout où les Ancêtres allaient , un puits d’eau les suivait. Il suffisait de donner trois coups de pioches pour le trouver tel qu’il est dit : «Yitshaq se remit à creuser les puits qu’on avait creusés du temps d’Abraham.»

Rabbi Âqiba tire de il se remit que Yitshaq donne deux coups de pioche et de à creuser qu’il donne le troisième coup de pioche.

«C’est ce puits, dit-il, qui est appelé à apparaître à Yérouchalayim pour alimenter en eaux vives tous les alentours.»

Le texte énumère ensuite trois autres puits que Yitshaq creuse. Les deux premiers, Êssèq et Sitna suscitèrent des querelles et le dernier hovot amena la paix.

Il appela ce puits Êssèq, contestation, parce qu’on le lui avait contesté. Ils creusèrent un nouveau puits sur lequel on se querella encore. Il lui donna le nom de Sitna, opposition. Il délogea de là et creusa un autre puits, qu’on ne lui disputa point, il le nomme hovot, élargissement, disant : «Pour le coup, le Seigneur nous a élargis, et nous prospérerons dans la contrée

Ce texte inspire à Chaâr Bat Rabbim des remarques. Yitshaq avait bénéficié jusqu’alors de la bénédiction divine réussissant dans ses entreprises d’une manière miraculeuse. Pourtant pour les puits, tout porte à croire que la Providence abandonne Yitshaq. Pour le premier et le troisième puits, le texte donne la raison pour laquelle il donne ces noms : Êssèqoppositioncontestation, «car on le lui avait contesté, hit-âsséqou», Réhovotle Seigneur nous a élargis ki hirhiv. Mais pour le deuxième, Sitna, hostilité, aucune raison n’a été invoquée pour ce nom.

Pour Rambane, Rabbènou Béhayè et Chélah ha-Qadoche les trois puits représentent les trois Bèt Ha-Miqdache. Celui-ci est comparé dans le midrache(19) à un puits dans le verset(20) : «Il vit un puits dans les champs.» Comme un puits, il apporte au monde l’abondance et la bénédiction. Le texte nous avertit par l’histoire de Yitshaq des événements qui, dans l’avenir, affecteront le peuple d’Israël.

Pour le premier Bèt Ha-Miqdache, Néboukhad’nétsar et ses alliés ont assailli, assiégé Israël jusqu’à la destruction du premier Temple et son incendie. C’est pourquoi il est appelé Êssèq en raison de cette guerre.

Pour le deuxième Bèt Ha-Miqdache, il y eut de nouveau une guerre avec les Romains. Ayant à leur tête Titus, ils combattent Israël jusqu’à la destruction du second Temple. Ce puits s’appelle Sitna, hostilité, car le deuxième Temple n’a été détruit qu’en raison de la haine gratuite qui régnait entre les Bénè Yisraèl à cette époque.

Mèâm Loêz souligne que Sitna rappelle Satane, car la haine, la division n’est que l’oeuvre du Satane.

Le troisième Bèt Ha-Miqdache, correspondant à hovot à propos duquel le texte précise : «il creusa un autre puits qu’on ne lui disputa point» ne sera pas détruit. La délivrance définitive et totale mettra un terme à l’hostilité des peuples. Cette délivrance amène une prospérité «et nous prospérerons dans la contrée.» Cependant le délai de la reconstruction du troisième Bèt Ha-Miqdache sera plus long que pour le deuxième car le texte souligne à ce propos «Il délogea de là» qui indique l’éloignement et la longue durée. Mais ce troisième Bèt Ha-Miqdache ne sera point détruit, il sera érigé dans toute sa splendeur ainsi que dit le prophète(21) : «Et l’édifice s’élargissait en tournant, à mesure que s’élevaient les chambres latérales…»

À propos de ce troisième puits, le texte souligne pour le coupâttamaintenant, car la délivrance dépend essentiellement de la conduite des Bénè Yisraèl. La téchouva, le repentir, peut réaliser la rédemption avant les délais prévus par D’ieu. La délivrance est une possibilité du momentâttamaintenant. Il ne tient qu’à nous de la réaliser.

1. Bérèchit 26, 13-22.

2. Bérèchit Rabba 64, paragr. 6.

3. Bérèchit 26, 12.

4. Téhillim 56, 9.

5. Michelè 12, 9.

6. Bérèchit 26, 2-3.

7. Bérèchit rabba paragr, 66.

8. Bérèchit 26, 20.

9. id. 21.

10. ibid. 19.

11. Bérèchit 26, 33.

12. Bémidbar 10, 35.

13. Bérèchit 26, 22.

14. Dévarim 12, 20.

15. Bérèchit 26, 22.

16. Yérouchalmi, Pèa, chap. 8.

17. cf. Rambam, Lois sur Les Mélakhim, les Rois, .

18. Pirqè de Rabbi Èliêzèr, chap. 35.

19. Bérèchit rabba, début sidra Wayè-tsè.

20. Bérèchit 29, 2.

21. Yéhèzqèl 41, 7.

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