La ménora vise l’unité d’Israël
L’Éternel parla à Mochè en ces termes : Parle à Aharone et dis-lui : Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière. Ainsi fit Aharone : c’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il disposa les lampes, comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè. Quant à la confection du candélabre il était tout d’une pièce, en or jusqu’à sa base, jusqu’à ses fleurs, c’était une seule pièce. D’après la forme que l’Ét’ernel avait indiquée à Mochè, ainsi avait-on fabriqué le candélabre Bé-midbar 8, 1-4..
Après que les douze princes, néssiim, des tribus eurent, par leurs offrandes, inauguré le Michekane, Aharone reçut la prescription de procéder à l’allumage du chandelier. Les néssiim avaient en effet pris, lors de l’inauguration du Michekane, l’initiative de faire, chacun, les offrandes inaugurales pour réparer la faute commise au moment de la collecte des contributions destinées à la construction du Michekane.
Rachi rapporte Chémot 35, 27. au nom de Rabbi Natane :
Quelle raison les princes avaient-ils d’apporter leurs offrandes pour l’inauguration de l’autel en tête des autres, tandis que pour les travaux du Michekane ils ne les ont pas apportées en premier? Les princes s’étaient dit : que le peuple offre ce qu’il a à offrir, ce qui manquera nous le complèterons.
Mais quand le peuple eut apporté au complet tout ce qui était nécessaire, ainsi qu’il est dit Chémot 36, 7. :
Les matériaux qu’ils avaient pour les travaux étaient suffisants, les princes ont dit : que nous reste-il à faire? Ils ont apporté les pierres de choham… C’est pourquoi, lors de l’inauguration de l’autel, ils firent leurs offrandes les premiers
Aussi, lors de la collecte des dons pour la construction du Michekane, ayant manqué d’empressement, les néssiim virent-ils leur titre privé de la lettre Yod . En revanche, lors de l’inauguration, parce qu’ils font preuve d’empressement, la Tora écrit non seulement leur titre avec Yod Bé-midbar 7, 10. mais reprend à douze reprises six versets identiques pour chaque chef de tribus. Pour avoir mal agi, D’ieu ne leur inflige en guise de châtiment que le retrait d’une seule lettre, ô combien capitale! puisque Yod débute le Nom divin, tandis que pour le bien, la récompense divine se fait chaleureuse et prodigieuse.
Mais dans toute cette joie, il y a une absence illustre : celle de la tribu de Léwi et Aharone.
Le midrache Tanhouma sur la sidra cf. Bé-ha-âlotékha, paragr. 5. rapporte :
Quand tu disposeras les lampes... Qu’est-il écrit plus haut Bé-midbar 7, 1.?
Or, le jour où Mochè eut achevé de dresser le Michekane… les phylarques présentèrent des offrandes. Après quoi [l’Ét’ernel dit :
Parle à Aharone et dis lui : quand tu disposeras les lampes. C’est ce que le verset exprime Téhillim 34, 10. :
Révérez l’Ét’ernel, vous êtes Ses saints, car rien ne fait défaut à Ses adorateurs.
Ainsi onze tribus avaient-elles présenté leurs offrandes alors que la tribu de Léwi n’eut pas ce bonheur. Cependant même la tribu de Èfrayim et tous les phylarques firent leurs offrandes à l’exception du prince de Léwi. Et qui était le prince de Léwi?
Aharone, tel qu’il est dit Bé-midbar 17, 18. :
Et le nom d’Aharone, tu l’écriras sur la verge de Léwi. Aharone, n’ayant pu offrir [des sacrifices] comme les autres princes, s’est dit : Hélas! malheur à moi! Peut-être à cause de moi, la tribu de Léwi n’est-elle pas agréée!
Le Saint béni soit-Il s’adresse à Mochè : dis à Aharone : ne crains rien, une dignité plus grande t’est réservée! Aussi est-il écrit :
Parle à Aharone et dis-lui : quand tu disposeras les lampes.
Les sacrifices n’ont cours que durant l’exercice du Bèt ha-Miqdache mais les lampes sont à jamais face au candélabre. De même toutes les bénédictions que Je te confie pour bénir Israël ne cesseront jamais.
L’analyse de ce midrache révèle le lien existant entre les offrandes des phylarques et la prescription d’allumer le candélabre. L’absence d’Aharone des offrandes inaugurales du Michekane préoccupe autant le midrache que les commentateurs.
La raison d’être du Michekane tient sur la nécessité de réparer la faute du veau d’or. Celle-ci est le fait d’Aharone. N’est-il pas naturel de voir Aharone impliqué directement dans cette réparation aux diverses étapes : collecte des donations, construction et inauguration?
Mais l’on constate que si les deux premières n’avaient laissé aucune place à Aharone du moins s’attendait-il à remplir un quelconque rôle dans l’inauguration. Sans Aharone et ses enfants, le service dans le Michekane sera, il est vrai, impossible. Aux yeux d’Aharone, cependant, parce que le service est obligatoire, il ne constitue pas la réparation morale tant souhaitée. La seule occasion pour procéder à cette réparation est celle de l’inauguration.
Son découragement moral provient de son absence à l’inauguration. Ayant été la cause de la confection du veau d’or, sa tribu et lui-même furent privés de ce privilège. Il faut y voir le sens aigu de la conscience morale d’Aharone qui, au moindre signe de rejet, se remet en question.
Aussi est-ce là la grandeur d’Aharone. Sa dignité n’en est que plus grande car l’acuité de sa conscience éclaire les individus coupables d’une faute. L’âme a toujours besoin de s’éclairer à la lumière de la Tora dont le symbole est le candélabre. Aussi pour cette raison lui revient-il la mission de l’allumer chaque jour de manière à maintenir vive la flamme de la qédoucha, de la sainteté. Les bénédictions qu’il appelle tous les jours sur Israël sont la récompense de la conscience du devoir. Voilà en quoi le rôle d’Aharone est plus précieux car les bénédictions confiées aux Kohanim pour bénir Israël sont autant nécessaires qu’actuelles.
Plus loin le Tanhouma cf. Bé-ha-âlotékha, paragr. 6. rapporte :
…Que dit [le Saint béni soit-Il à Mochè]? :
Quand tu disposeras les lampes. Israël dit Téhillim 43, 3. :
Envoie Ta lumière et Ta vérité : qu’elles soient mes guides. Grande est la lumière du Saint béni soit-Il! Le soleil et la lune éclairent le monde. Et d’où tirent-ils leur clarté?
De l’éclat de la lumière d’en haut tel qu’il est dit Habaqouq 3, 11. :
Le soleil, la lune s’arrêtent dans leur orbite, à la lumière de tes traits qui volent, à la clarté fulgurante de ta lance.
Grand est l’éclat [de la lumière] d’en-haut! Il n’en accorde aux créatures qu’un centième tel qu’il est dit Danièl 2, 22. :
Il connaît ce que recèlent les ténèbres et la lumière réside avec Lui. C’est pourquoi, Il créa le soleil et la lune pour qu’ils t’illuminent selon le texte Bérèchit 1, 17. :
Et D’ieu les plaça dans l’espace céleste pour rayonner sur la terre.
Ce midrache s’interroge sur la présence du candélabre dans le Michekane. En effet, D’ieu, étant la source même de la lumière, puisque les grands luminaires, le soleil et la lune, ne tirent leur clarté que de la lumière originelle dégagée en partie de Lui-même, n’a-t-il nullement besoin de clarté dans Sa résidence! C’est aussi l’interrogation des Bénè Yisraèl Tanhouma, sidra Té-tsawè, paragr. 4. : Maître du monde, à Ta clarté nous avons la lumière et Tu nous recommandes d’allumer devant Toi des lumières! Cette lumière ne saurait être que la preuve tangible de la présence de la Chékhina.
Parle à Aharone et dis-lui : Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière.
Parle à Aharone et dis-lui.
En premier lieu, il s’agit d’établir la relation existant entre l’offrande faite lors de l’inauguration du Michekane par les chefs des douze tribus et l’allumage de la ménora, le candélabre.
La répétition de dabbèr, parle et wé-amarta, dis soulève une difficulté, car s’adressant à Aharone, une de ces deux formes de langage paraît superflue.
A propos de cette juxtaposition, Rachi dit:
Ayant été absent ainsi que sa tribu de l’inauguration du Michekane, Aharone ressentit un découragement et une frustration. Le Saint béni soit-Il lui dit alors : par ta vie, ce qui te revient est beaucoup plus important que ce qu’ils ont fait car toi tu auras à allumer et préparer (chaque jour) les lampes.
Le passage consacré au candélabre prend ainsi une place importante puisqu’il reconnaît, en fait, une dignité à Aharone plus grande que celle attribuée aux Néssiim, princes des tribus.
Rambane, tentant de comprendre cette Aggada, rapportée par Rachi, s’interroge sur la raison qui incite D’ieu à choisir l’allumage de la ménora pour consoler Aharone. Son découragement est par ailleurs incompréhensible!
Aharone n’avait-il pas le privilège d’offrir les encens deux fois par jour? Les sacrifices eux-mêmes nécessitent l’intervention du Kohène et, par conséquent, les sacrifices des Néssiimrecourent à l’intervention d’Aharone! Le service du jour de Kippour ne saurait-il être, à lui seul, ce privilège tant réclamé par Aharone puisqu’il est le seul à le réaliser?
Bien plus, lors de son investiture, Aharone devait offrir des sacrifices pour lui même, pourquoi n’ont-ils pas suffi à satisfaire Aharone? Peut-être pensait-il que les sacrifices de son investiture étaient obligatoires et ceux des Néssiim sont une offrande volontaire! Comment comprendre dès lors que l’Ét’ernel le console par l’allumage qui est un service obligatoire?
En vérité, dit Rambam, le midrache fait appel, pour consoler Aharone, au rôle important que ses descendants les Hachemonayim, auront à jouer la dédicace de l’autel souillé par les Gréco-Syriens, durant le deuxième Temple.
En effet, citant Méguilat Sétarim, de Rabbènou Néssim Gaone, Rambam affirme que la dédicace de l’autel, après le départ des Gréco-Syriens, chassés d’Israël et après la purification du Temple, ne fut réalisée que par l’allumage de la ménora. Et le miracle de l’huile, perpétué par la fête de Hanoukka, inauguration, constitue en soi la consolation puisque cette fête est toujours célébrée, même après la destruction du Temple. En fait, D’ieu compense l’absence des offrandes d’Aharone, lors de l’inauguration du Michekane, par une inauguration autrement plus importante.
Par ailleurs, Rambane, rapportant le Midrache Tanhouma, Bé-ha-âlotékha paragr. 5 et Bé-midbar Rabba, chap. 15, paragr. 6. déjà cité, conclut que les bénédictions, confiées à Aharone pour bénir Israël, ainsi que l’allumage des lumières de Hanoukka, institué par les Hachemonayim, se perpétueront malgré la destruction du Temple. Il s’agit donc des deux compensations que D’ieu accorde à Aharone pour l’indemniser de sa frustration. Aussi la prescription de l’allumage de la ménora fait-il suite au récit des sacrifices des Néssiim qui, lui, est précédé par la prescription des bénédictions des Kohanim.
Or ha-Hayim, après avoir fait les mêmes remarques que Rambane, s’interroge sur l’emploi pléonastique Dis à Aharone et parle-lui, Dabbèr wé-amarta.
Sa réponse s’appuie sur un texte du Talmoud Ménahote 88b.. Parlant de la manière dont le Kohène procédait au nettoyage des lampes avant l’allumage, il rapporte :
Comment procédait [le Kohène]? Il démontait [les lampes] et les déposait dans la tente; les ayant nettoyées avec un chiffon, il les remplissait d’huile…
L’analyse de ce passage révèle que Or ha-Hayim est d’avis que les lampes, nérot, ne faisaient pas corps avec la ménora. Il en veut pour preuve le texte de la Tora Bé-midbar 4, 9. et celui de Divrè ha-Yamim Divrè ha-yamim 2. 4, 20. où l’on parle de ménorot, précisant que les lampes sont des pièces qui viennent s’ajuster à la ménora.
Or ha-Hayim considère que la consolation divine se situe au niveau du procédé d’allumage lui-même puisque chaque jour, matin et soir, Aharone devait répéter l’opération consistant à démonter et à remonter la ménora et de ce fait, chaque jour, Aharone procédait à la dédicace du Temple par l’allumage de la ménora.
Aussi pour cette raison le texte emploie-t-il Dabbèr, dire, ordonner l’allumage de la ménora tandis que wé-amarta, , exprimant une parole douce et réconfortante, signifie que le rôle qui lui a été dévolu est bien plus important et valorisant. En effet, le verbe amor, désigne également élever et valoriser.
Quand tu disposeras, . Pour quelle raison le texte dit-il, quand tu élèveras au lieu d’employer bé-hadliqékha, quand tu allumeras?
C’est vis-à-vis de la face au candélabre
La face suppose le mur qui fait face au candélabre et non la branche centrale comme l’explique Rachi. Si tel est le sens de face, le texte aurait dû dire les six, et non sept, lampesdoivent projeter la lumière.
Pour l’emploi du terme bé-ha-âlotékha, quand tu élèveras, au lieu de bé-hadliqékha, quand tu allumeras, Rachi précise qu’il ne suffit pas d’allumer, il faut s’assurer que la flamme prenne bien c’est-à-dire qu’elle s’élève et monte d’elle-même.
Mais Maor wa-Chèmèche y voit le rôle principal du tsaddiq, auquel Aharone a pu accéder. C’est cela même qui pourrait réconforter Aharone pour le découragement qu’il avait conçu après les sacrifices et offrandes des Néssiim.
Le rôle du tsaddiq est d’exercer une influence bénéfique sur ceux qui l’entourent. Il agit, telle une lumière qui éclaire, mais aussi communique un feu sacré qui enflamme et embrase ceux qui l’approchent si bien qu’eux-mêmes deviennent à leur tour des lumières dont le but consiste à éclairer et à rapprocher les autres par leurs paroles inspirées et enflammées, paroles aussi bien de Tora que de Téfilla.
Tous ne sauraient avoir le mérite d’accéder à une telle dignité. Aussi le texte précise-t-il c’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter leur lumière, pour souligner que le tsaddiq exerce son influence par son rayonnement élève les autres lampes au point qu’elles finissent par éclairer d’elles-mêmes. C’est là que se situe le grand mérite d’Aharone.
Cependant Rav Alchèkh, et plus tard Rav Hida dans Roche David, affirment que le Créateur, en demandant à Aharone d’accomplir la mitswa d’allumer le candélabre, attire également son attention de la faire avec toute la concentration requise – c’est là le sens de dabbèr, dire avec précision – de telle sorte que l’objectif visé serait d’atteindre la perfection spirituelle rattachée à la mitswa. Dans le cas de la ménora, l’allumage se fera vis-à-vis de la face du candélabre céleste. Car le Michekane terrestre est la réplique fidèle du Michekane céleste. Aussi pour cette raison Aharone devait-il s’appliquer à allumer les sept lampes qui allaient projeter leur lumière face à la ménora céleste.
Mais pour Kéli Yaqar, la face de la ménora fait allusion à la lumière divine. Les sept lampes projettent leur clarté vers cette lumière et non vers l’extérieur pour ne point penser que dans le Michekane la Chékhina a besoin de clarté puisqu’elle est elle-même lumière.
Ainsi fit Aharone : c’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il disposa les lampes, comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè.
Ainsi fit Aharone
Selon Rachi, le texte proclame l’éloge d’Aharone, qui ne change en rien l’ordre reçu. La perfection morale d’Aharone le conduit à se conformer strictement à l’ordre divin, sans chercher à en tirer honneur et gloire.
Cependant, est-il possible de penser un seul instant qu’Aharone, surtout lui, puisse changer quelque peu l’ordre reçu?
Comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè.
L’éloge, pour Rav Alchèkh et pour Chaâr Bat Rabbim, signale, en fait, qu’Aharone, avant même que Mochè ne lui en fasse la recommandation, s’apprêtait avec l’intention et la pensée requises à appliquer fidèlement cette mitswa. Le texte affirme, en effet, Aharone fit ainsi… comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè et non comme le lui avait ordonné Mochè. C’est dire que son intention en allumant la ménora était d’éveiller encore un autre allumage, celui de la ménora céleste.
C’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il disposa les lampes.
Il est surprenant que le texte trouve nécessaire de reprendre une indication qui semble, de prime abord, superflue surtout lorsqu’il souligne à deux reprises qu’Aharone s’est conformé à l’ordre divin.
Pour Or ha-Hayim, chaque détail est nécessaire. Il ne saurait donc être question de répétition. L’expression ainsi fit Aharone souligne qu’il démonte et remonte les branches et les lampesdu candélabre, réalisant l’inauguration renouvelé du Michekane.
Par vis-à-vis de la face du candélabre, il disposa les lampes, le texte entend souligner que la disposition des lampes est de telle sorte qu’elles font face à la branche centrale qui représente la face du candélabre.
En précisant comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè, le texte tient à signaler la rigueur d’Aharone qui attend le soir pour procéder à l’allumage, se conformant ainsi à l’ordre divin. Ce qui suppose que jamais Aharone n’eut, durant l’exercice de ses fonctions, à rallumer le matin la lumière occidentale, nèr maâravi,
Pour Rambane, l’expression ainsi fit Aharone enseigne qu’Aharone s’est toujours efforcé, toute sa vie durant, d’accomplir lui-même l’allumage de la ménora afin d’atteindre la signification profonde qu’il recèle.
Quant à la confection du candélabre il était tout d’une pièce, en or jusqu’à sa base, jusqu’à ses fleurs, c’était une seule pièce. D’après la forme que l’Ét’ernel avait indiquée à Mochè, ainsi avait-on fabriqué le candélabre.
Quant à la confection du candélabre il était tout d’une pièce en or
Sans raison apparente, le texte reprend le récit de la confection du candélabre. Ne s’agissant que de l’allumage, il n’est certes pas à sa place.
Rambane conclut à la nécessité, pour chaque exécution de la ménora, de la confectionner d’une seule pièce. Le fait même de souligner ce détail, avant de décrire les étapes de sa confection, montre qu’il s’agit d’une exigence même pour les générations futures.
Sforno insiste, quant à lui, sur l’idée d’unité qui se dégage de l’enseignement de l’allumage de la ménora. Certes, dit-il, les lampes dirigent-elles leur lumière face au candélabre. Mais, cet effet ne s’obtient que si la ménora est elle-même faite d’une seule pièce, autrement dit si elle vise l’unité qu’elle doit représenter.
D’après la forme que l’Ét’ernel avait indiquée à Mochè, ainsi avait-on fabriqué le candélabre.
Cependant, le texte indique clairement que, pour Aharone, l’allumage de la ménora nécessite une attention particulière en acte et en pensée afin de susciter dans le ciel un acte similaire.
Mochè tient exceptionnellement à ce que la ménora se fasse comme la réplique de la ménoracéleste, chose impossible sans l’intervention divine. C’est pourquoi le texte stipule ainsi fut fabriquée, d’elle même, la ménora.
Toutefois la ménora symbolise la Tora qui illumine et guide la voie d’Israël. Elle diffuse son rayonnement et anime la flamme du sacré au sein du peuple. Étant faite tout d’une pièce, elle vise, grâce à l’étude de la Tora, l’unité d’Israël.