La Tora confère la dignité


L’Ét’ernel parla à Mochè en ces termes : Il faut faire aussi le relevé des enfants de Guèrchone, par maisons paternelles, selon leurs familles. C’est depuis l’âge de trente ans et plus, jusqu’à l’âge de cinquante ans, que tu les recenseras : quiconque est apte à participer au service, à faire une besogne dans la Tente d’assignation.

Voici ce qui est imposé aux familles nées de Guèrchone, comme tâche et comme transport : elles porteront les tapis du tabernacle, le pavillon d’assignation, sa couverture et la housse de tahache qui la couvre extérieurement, ainsi que le rideau-portière de la Tente d’assignation : les toiles du parvis, le rideau d’entrée servant de porte à ce parvis, qui s’étend autour du tabernacle et de l’autel, et leurs cordages, et toutes les pièces de leur appareil; enfin, tout ce qui s’y rattache, elles s’en occuperont. C’est sur l’ordre d’Aharone et de ses fils qu’aura lieu tout le service des descendants de Guèrchone, pour tout ce qu’ils ont à porter, comme, à exécuter; et vous commettrez à leur garde tout ce qu’ils devront transporter Bé-midbar 4, 21-28..

Après que Bé-midbar eut donné le recensement des Bénè Yisraèl et celui des Léwiim effectué, selon Rachi, comme il convient aux légions de D’ieu à partir de l’âge d’un mois, la Tora demande que soit relevé le nombre des Léwiim mâles, de trente à cinquante ans, pour les affecter à leur mission et service. Bé-midbar donne le recensement de la famille de Qéhate, Nasso livre celui des deux autres familles Guerchone et Mérari.

Le midrache Bé-midbar Rabba, Nasso paragr. 2. citant le verset Bé-midbar 4, 22. :

Il faut faire aussi le relevé des enfants de Guerchone, rapporte : c’est ce que le texte affirme Iyob 36, 7. :

Il ne détourne pas les yeux des justes. Le Saint béni soit-Il ne prive pas [les justes] de ce qui leur revient. Ainsi trouvons-nous à propos de Yaâqov qui, désirant [le droit] d’aînesse pour la gloire du Ciel afin de procéder à des sacrifices, l’achète à Êssaw à prix fort. Le Saint béni soit-Il, d’accord avec lui puisqu’Il le désigne mon fils aînéconfère une importance aux aînés en leur permettant de faire des sacrifices. Aussi est-ce là Il ne détourne pas les yeux des justes.Ênaw, ses yeux, signifie sa place comme il est dit Wayi-qra 13, 37. :

Si la plaie lui présente le même aspect N.B. Ênaw, signifie même aspect, même place. Que signifie à sa place? Ce sont ses enfants, ses remplaçants, selon le texte Téhillim 45, 17. :

Que la place de tes pères soit occupée par tes fils! [Le verset poursuit] Iyob 36, 7. :

Qu’il met de pair avec les rois sur le trône. Le Saint béni soit-Il octroie un privilège aux aînés : ils sont accessibles à la royauté tel qu’il est dit Divrè ha-Yamim II, 21, 3. :

Mais la royauté, il l’avait conférée à Yoram, en qualité d’aîné. Il est dit également à propos de David Téhillim 89, 28. :

En retour, je ferai de lui mon premier né supérieur aux rois de la terre. Aussi le texte précise-t-il :

Qu’il met de pair avec les rois sur le trône : il les installe solidement et les fait grandir. [Les aînés] méritent la kéhounnala prêtrise. Il leur revient les fonctions des Léwiim n’était la faute du veau d’or. Au début, les aînés furent, en effet, au service des sacrifices tel qu’il est dit Chémot 24, 5. :

Il chargea les jeunes gens d’Israël d’offrir des holocaustes.

Ce midrache tend d’établir que les aînés, furent choisis pour être au service de D’ieu. L’aînesse confère donc un privilège. Yaâqov désirait reprendre ce droit à Êssaw car il y voyait le moyen le plus sûr de s’élever et d’atteindre la perfection.

Certes, étant au service de D’ieu, Yaâqov saura-t-il mieux que Êssaw tirer avantage, non pour sa propre gloire mais, pour la gloire divine. Toute dignité et toute grandeur reviennent ainsi aux aînés. Yaâqov fut appelé mon fils aîné, . David le fut également. La royauté revient aussi aux aînés! Aussi avant que les Kohanim et Léwiim ne soient investis dans leurs fonctions, les aînés étaient-ils au service divin.

Mais le privilège de naissance n’est pas acquis pour l’éternité. Il se mérite. Aussi leur sera-t-il retiré au premier faux-pas. Déjà Réouvène, méritant la kéhounna et la royauté en raison de son droit d’aînesse, les perd après la faute envers Bilha. A cause de la faute du Veau d’Or, les aînés perdent aussi le privilège de servir D’ieu au profit des Kohanim et Léwiim.

Le midrache poursuit :

Ainsi, trouvons-nous que les aînés d’Israël perdent leur dignité à cause de la faute du veau d’or. Mais les aînés des Léwiim qui ne participent pas à la faute du veau d’or voient la kéhounna attribuée à Aharone, étant également l’aîné. Cependant les aînés des Léwiim, n’ayant nullement besoin de rachat ni d’expiation, méritent de partager la Léwia, fonction des Léwiim, avec leurs frères. Et si l’on demande : n’est-il pas vrai que Guèrchone était l’aîné, pourquoi le texte recense-t-il Qéhate en premier avant Guèrchone? La réponse est : Qéhate, chargé du transport de l’Arche, est saint des saints. En outre, de lui est sorti Aharone, saint des saints. En revanche, Guèrchone est seulement saint. C’est pourquoi le texte mentionne en premier Qéhate. Et d’où apprend-on que Guèrchone, l’aîné, ne perd pas sa dignité? Car de même qu’il est dit à propos de Qéhate Nasso ète roche bénè Qéhate, , qu’on fasse le relevé des enfants de Qéhate, ainsi est-il dit à propos de Guèrchone : Nasso ète roche bénè Guerchone, .

Et pourquoi le texte précise-t-il Gam hèm, eux aussi? Afin que l’on ne puisse pas dire qu’étant moins importants les enfants de Guèrchone furent comptés en second! Aussi le texte souligne-t-il Gam hèm pour indiquer la similitude entre Guèrchone et Qéhate. Mais Qéhate n’est nommé en premier qu’en l’honneur de la Tora. Mais à d’autres endroits, Guèrchone sera nommé avant Qéhate.

Ainsi le droit d’aînesse accorde toujours privilège et dignité à celui qui se maintient dans la voie de D’ieu. Aharone, étant aîné et appartenant à la tribu de Léwi, mérite la grande prêtrise. Les aînés parmi les Léwiim gardent cependant leur prérogative malgré son retrait à l’ensemble des Bénè Yisraèl. Aussi Iyob dit-il :

Il ne détourne pas les yeux des justes, qu’il met de pair avec les rois sur le trône : il les installe solidement et les fait grandir.

D’ieu tient donc à ne pas priver un juste de ce qui lui revient.

Le midrache tient cependant à justifier une anomalie remarquée à propos de Guèrchone qui, bien qu’aîné et n’ayant pas démérité, est mentionné après Qéhate. La raison réside dans le seul fait que Qéhate avait pour mission de s’occuper de tout ce qui était saint : l’Arche de la Tora, la table de proposition, le candélabre, l’autel d’or ainsi que tous les objets saints du sanctuaire.

l’Ét’ernel parla à Mochè en ces termes. Il faut faire aussi le relevé des enfants de Guèrchone, par maisons paternelles, selon leurs familles. C’est depuis l’âge de trente ans et plus, jusqu’à l’âge de cinquante ans, que tu les recenseras : quiconque est apte à participer au service, à faire une besogne dans la Tente d’assignation.

Telle est la tâche des familles descendant de Guèrchone, dans la Tente d’assignation; et leur surveillance appartient à Itamar, fils d’Aharone le pontife.

L’Ét’ernel parla à Mochè en ces termes.

Il est surprenant que le texte, ne se contentant pas de la parole adressée à Mochè et à Aharone à propos du recensement de Qéhate, reprenne, à propos de Guèrchone, la parole de l’Ét’ernel à Mochè!

Par ailleurs, pour le recensement de Mérari, il n’est point mentionné l’Ét’ernel parla à Mochè!

Pour Guèrchone, Aharone n’est point associé à Mochè alors qu’il le fut pour Qéhate!

Pour Or ha-Hayim, la parole de l’Ét’ernel s’adresse de nouveau à Mochè à propos du recensement de Guèrchone pour signaler son mérite d’accéder à une dignité plus grande et plus élevée que celle conférée à Mérari. De toute évidence la dignité de Guèrchone n’est en rien comparable à celle de Qéhate qui, lui, avait la charge des objets saints se trouvant au Saint des Saints. Parce que Mérari n’accède pas à une dignité particulière, autre que celle que lui confère son appartenance à la Tribu de Léwi, la parole divine ne précède pas l’ordre relatif à son recensement.

Rav Alchèkh remarque que pour Qéhate la Tora dit Bé-midbar 4, 2. : Qu’on fasse le relevé des enfants de Qéhate entre les autres descendants de Léwi. selon leurs familles, par maisons paternelles.

Pour lui, elle souligne que le recensement de Qéhate avait pour but également de distinguer Qéhate de tous les Léwiim parce qu’il comptait les figures les plus célèbres tels Mochè et Aharone. Aussi pour cette raison la parole est-elle adressée à Mochè et à Aharone car tous deux contribuent à donner son éclat particulier à la famille de Qéhate. Ce qui justifie d’ailleurs que Qéhate ait eu pour responsabilité et pour mission particulière à s’occuper des objets appartenant au sanctuaire.

Selon Or ha-Hayim, Aharone est associé à Mochè parce qu’il devait s’assurer que le service de Qéhate se conformerait à l’ordre divin. Certes est-il important que cela se fasse avec tout le soin requis pour ne point voir les enfants de Qéhate condamnés à mourir. C’est bien ce qu’exige D’ieu d’Aharone Bé-midbar 4, 19-20. :

Mais agissez ainsi à leur égard [les enfants de Qéhate] afin qu’ils vivent au lieu de mourir, lorsqu’ils approcheront des saintetés éminentes : Aharone et ses fils viendront, et les commettront chacun à sa tâche et à ce qu’il doit porter.

Il faut faire aussi le relevé des enfants de Guèrchone, par maisons paternelles, selon leurs familles.

L’emploi de l’adverbe aussigam hèm, ne manque pas de surprendre.

En outre à propos de Mérari le texte utilise à la place du verbe nassoti-f’qod, pour signifier l’ordre de les recenser.

Nasso, est à l’infinitif alors que, pour Israël, le texte emploie séou, à l’impératif Bé-midbar 1, 2..

A propos de Qéhate, le texte dit id. 4, 2. : Selon leurs familles, par maisons paternelles, mais pour Guèrchone et Mérari l’ordre est inversé par maisons paternelles, selon leurs familles, .

Toutes ces remarques font ressortir, aux yeux du Midrache Bé-midbar Rabba mentionné plus haut, que si Qéhate mérite un traitement spécial, c’est parce qu’il avait pour tâche de s’occuper, lors des déplacements du Michekane des choses très saintes, tels l’Arche de la Tora, la Table de proposition, le Candélabre, l’Autel d’or, ainsi que tous les ustensiles employés pour le service du sanctuaire.

Cependant Kéli Yaqar s’objecte et s’interroge sur la raison du choix de Qéhate pour lui confier cette mission au lieu de Guèrchone l’aîné!

En vérité, la Tora tient à nous enseigner de vouer un respect aux tal’midè hakhamimsages de la Tora. Ce respect s’exprime également par le fait de leur donner la prioritépour toutes choses.

Ainsi, dans le cas de Qéhate, il a le privilège d’être recensé en premier. En l’accordant à Guèrchone, parce qu’il est justement l’aîné, on conclurait naturellement que la Tora lui confère une importance qui lui revient de droit, en vertu de son droit d’aînesse. Mais la Tora vise justement l’effet contraire : l’importance résultant de la connaissance de la Tora n’est pas nécessairement reliée au privilège de la naissance.

C’est ce que nos Maîtres enseignent Avot 4, 17. :

Rabbi Chimône disait : Il y a trois couronnes; celle de la Tora, celle de la kéhounna, sacerdoce, et celle de la royauté. La couronne de la kéhounna nécessite en premier lieu l’appartenance à la famille des Kohanim, celle de la royauté nécessite également l’appartenance à la tribu de Yéhouda et, en plus, être de la lignée des rois. Tandis que la Tora ne nécessite aucune condition d’appartenance. La Tora est déposée dans un coin, à la disposition de tous, tout celui qui la désire peut se servir et la prendre Rambam Lois de Talmoud Tora 3, 1..

Qéhate est de ceux qui prennent sur eux d’étudier la Tora et de la servir. Aussi est-ce le motif, pour son recensement, de la participation d’Aharone aux côtés de Mochè ainsi que la mention d’entre les autres descendants des Léwiim qui souligne la distinction de Qéhate par rapport à Guèrchone et à Mérari puisqu’il a donné naissance à Aharone et à Mochè, porte flambeau de la Tora.

Par ailleurs, Guèrchone, investi également de la mission de s’occuper de la Tora, ne manquerait pas de concevoir un certain orgueil. Deux privilèges, aînesse et connaissance de la Tora, le conduiraient à une fierté, légitime certes, mais condamnable lorsqu’elle peut déboucher sur l’orgueil.

La sidra de Nasso, parlant de Guèrchone : Il faut faire aussi, gam, le relevé des enfants de Guèrchone, signale en fait qu’il revient également à Guèrchone une marque d’honneur, étant l’aîné des Léwiim.

Mérari, n’étant ni aîné, ni un porte flambeau de la Tora, il n’est point nécessaire que la Tora utilise à son propos le terme noble de Nasso qui exprime à la fois élévation et compte.

Cependant, Guèrchone et Qéhate présentent également une différence de nature que l’on retrouve dans la manière dont la Tora s’exprime à propos de chacun, ne respectant pas le même ordre des termes. A propos de Qéhate elle dit : Selon leurs familles, par maisons paternelles et, à propos de Guèrchone, l’ordre est inversé : Par maisons paternelles, selon leurs familles.

La raison? Pour Maor wa-Chèmèche, il faudrait la chercher dans l’affirmation du Talmoud Baba Métsiâ 85a. :

Dès lors qu’un homme étudie la Tora et, ses fils et petits-fils, l’étudient également, la possession de la Tora ne sera à jamais interrompue de sa descendance…

Mais cette promesse concerne surtout la descendance qui, pour mieux parvenir à l’étude parfaite de la Tora et à l’accomplissement intégral des mitswot, fait appel au mérite des ancêtres dont elle suit scrupuleusement les traces. D’ieu n’a alors d’autre alternative que de réaliser cette promesse.

Mais, quiconque ferait appel au zékhout avotmérite des pères, pour réclamer l’acquisition de la Tora sans faire l’effort nécessaire à cet effet, ne peut en aucune manière se prévaloir de la faveur divine formulée dans cette promesse.

Qéhate, par son effort personnel dans l’étude la Tora, le rattachant aux générations de Yaâqov et Léwi, eut l’insigne honneur d’être distingué et élu des enfants de Léwi et de voir aussi sa descendance, Mochè et Aharone suivre la voie des pères. Aussi est-ce la raison pour laquelle la Tora mentionne à propos de Qéhate selon ses familles pour souligner, en premier, son mérite personnel pour ensuite signaler par maisons paternelles, le mérite des pères.

Quant à Guèrchone son mérite et sa saintetéqédoucha, sont ceux qu’il détient de sa naissance et non de son effort personnel dans l’étude de la Tora. Le texte souligne que le mérite de Guèrchone provient d’abord de ses pères par maisons paternelles et ensuite de son mérite personnel selon leurs familles.

Cependant Rav Alchèkh explique qu’à propos de Qéhate et Guèrchone, la Tora emploie l’infinitif pour bien souligner que la dignité acquise, grâce autant à la naissance qu’à la connaissance de la Tora, ira grandissant. Elle sera une dignité permanente.

Mais, pour les Bénè Yisraèl, venant à peine d’accéder à la dignité grâce à la présence de la chékhina, le texte emploie l’impératif séou, pour bien préciser que cette dignité est à peine à ses débuts.

C’est depuis l’âge de trente ans et plus, jusqu’à l’âge de cinquante ans, que tu les recenseras : quiconque est apte à participer au service, à faire une besogne dans la Tente d’assignation.

Quiconque est apte au service, à faire une besogne dans la Tente d’assignation

Rav Alchèkh souligne bien l’importance du service de Qéhate. En effet, il l’assure pendant que la Tente d’Assignation n’est point encore démontée. Ce qui n’est pas le cas de Guèrchone qui ne commence à transporter les pièces du Michekane qu’après son démontage. C’est donc un avantage et un privilège certains pour Qéhate.

Voici ce qui est imposé aux familles nées de Guèrchone, comme tâche et comme transport : elles porteront les tapis du tabernacle, le pavillon d’assignation, sa couverture et la housse de tahache qui la couvre extérieurement, ainsi que le rideau-portière de la Tente d’assignation : les toiles du parvis, le rideau d’entrée servant de porte à ce parvis, qui s’étend autour du tabernacle et de l’autel, et leurs cordages, et toutes les pièces de leur appareil; enfin, tout ce qui s’y rattache, elles s’en occuperont.

Il existe une différence dans les attributions des trois familles de Léwi.

Pour Qéhate le texte dit Bé-midbar 4, 2. : Quiconque est admissible au service, Kol ba la-tsava, . En revanche, pour Guèrchone il dit kol ha-ba li-tsvo tsava, . À propos de Qéhate il est question de la-âssote mélakhaà l’exécution d’une tâche, tandis qu’à propos de Guèrchone le texte emploie la-âvod âvoda, à faire une besogne.

Pour Or ha-Hayim, l’emploi de kol ba la-tsava, admissible au service, souligne l’importance conférée à Qéhate par rapport à Guèrchone. En effet la-tsava, , le service, désigne la mission particulière de s’occuper de tous les objets appartenant au Saint des Saints.

En revanche, li-tsvo tsava, signifie que Guèrchone devait, quant à lui, se charger du transport de toutes les pièces, tapis, tentures, couvertures, housse, pavillon de la tente d’Assignation, enfin tout ce qui se rattache au Michekane, afin de permettre le déroulement du service.

Mais Rav Alchèkh assimile le Saint des Saints où est exposée la Tora au lieu de rassemblement de toutes les armées célestes. Car avec la Tora réside la chékhina, qu’accompagnent tous les mal’akhim, .

Lors d’un déplacement, Qéhate, se chargeant de tout ce qui se trouve au Saint des Saints, demeure en compagnie de la chékhina et des armées célestes qui n’abandonnent point les objets saints.

Par contre, pour Guèrchone transportant toutes les pièces du Michekane qui ne présentent pas autant de qédoucha, le texte se contente de signaler li-tsvo tsava, , aptes à participer au service.

Aussi pour cette raison Qéhate est-il appelé à exécuter physiquement sa tâche, car tous les objets saints étaient transportés à même les épaules des enfants de Qéhate. Pour Guèrchone, ils utilisaient des voitures de transport parce que les objets qu’ils devaient transporter étaient moins saints.

Pour Qéhate, le texte parle de mélakhaune tâche n’exigeant en réalité que leur simple intervention car le reste se fait de lui-même. Nos maîtres affirment Sota 35b. : l’arche transporte ses porteurs. L’effort physique de Qéhate n’était qu’au niveau de l’intention.

En revanche, pour Guèrchone le texte dit la-âvod âvoda, , faire une besogne, car ils doivent intervenir physiquement dans le transport des objets, soit en les portant ou en les mettant dans les voitures.

Pour tous ces motifs Qéhate mérite en fait d’être recensé le premier pour attester de l’importance que lui confère d’être au service de la Tora.

Hatam Sofèr est amené à réfléchir sur les noms des enfants de Léwi. Il y découvre tout le destin du peuple d’Israël, autant de sa grandeur que de sa décadence.

En effet, par définition, Léwi, , est appelé ainsi parce qu’à sa naissance Léa s’écrie Bérèchit 29, 34. : Ah! désormais mon époux [ou selon une autre lecture mon D’ieu] me sera attaché. Il est donc possible d’en déduire que ses trois enfants symboliseront chacun un moment de l’histoire d’Israël.

Ainsi Qéhate, signifiant assemblée ou réunion selon le texte Bérèchit 49, 10. auquel obéiront l’assemblée yi-qéhat âmim, des peuples, fait penser au moment où Israël vivait uni à D’ieu dans le pays d’Israël.

Guèrchone, dérivant de, chasserexiler, désigne le moment de l’exil. Car le nom fait penser à l’expulsionguèrouche ou à la condition d’étranger.

Enfin Mérari, rappelant maramertume, symbolise surtout les durs moments de persécutions et malheurs qui se sont abattus sur le peuple d’Israël.

Aussi le message est-il clair. Pour que le peuple d’Israël retrouve sa dignité, une seule voie demeure ouverte. Le retour à la Tora conduisant à l’amour et au service de D’ieu s’impose. Le respect de tout ce qui est saint contribue à coup sûr au salut et à la rédemption du peuple.

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