Le Devoir de Sainteté

L’Ét’ernel parla à Mochè en ces termes : Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur : Soyez Saints! car Je suis Saint, Moi l’Ét’ernel, votre D’ieu. Révérez chacun votre mère et votre père, et observez Mes Chabbat : Je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu. Ne vous adressez point aux idoles, et ne vous fabriquez point des dieux de métal : Je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu. Et quand vous sacrifierez une victime rémunératoire à l’Ét’ernel sacrifiez-la de manière à être agréés Wayi-qra 19, 1-5..
La sidra constitue la suite logique d’Aharè mote. En effet après que la Tora eut prescrit toutes les règles concernant les ârayot, impudicités et liaisons interdites, Qédochim recommande aux Bénè Yisraèl d’être saints. Il ne suffit point de s’éloigner de toutes les pratiques abominables connues en Égypte et réprouvées par D’ieu, il faut en plus se sanctifier, autrement dit aller jusqu’à s’interdire même ce qui est permis. Aharè mote se termine sur le verset suivant id. 18, 30. :

Soyez donc fidèles à Mon observance, en ne suivant aucune de ces lois infâmes qu’on a suivies avant vous, et ne vous souillez point par leur pratique : Je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Et Torat Kohanim de commenter :

Si vous vous rendez impurs par ces abominations, Je ne serai plus votre D’ieu, car vous vous êtes détachés de Moi. Quel plaisir puis-Je avoir par vous, alors que vous méritez l’anéantissement?

C’est pourquoi il est dit : Je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Ainsi donc le fait même de ne point se souiller à ces pratiques abominables met la personne en voie d’appartenir à l’Ét’ernel, ce qui, par la suite, permet de viser la sainteté.

Le Midrache Wayi-qra Rabba 24, 5. relevant la particularité de cette sidra rapporte :

Rabbi Hiya dit : cette section fut enseignée devant toute l’Assemblée [d’Israël] parce que la plupart des lois fondamentales de la Tora en dépendent.

Rabbi Léwi dit parce que les dix paroles y sont incluses. Ainsi dans le décalogue il est écrit Pour les dix Paroles Chémot 20, 2-14. :

Je suis l’Ét’ernel ton D’ieu. Dans cette sidra il est écrit Wayi-qra 19, 2 et suivants. :

Moi l’Ét’ernel votre D’ieu. Là il est écrit :

Tu n’auras point d’autre dieu. Ici :

Ne vous fabriquez point des dieux de métal. Là :

Tu n’invoqueras point le nom de l’Ét’ernel ton D’ieu à l’appui du mensonge. Ici :

Vous ne jurerez point par Mon Nom à l’appui du mensonge. Là :

Souviens-toi du jour du Chabbat. Ici :

Observez mes Chabbat. Là :

Honore ton père et ta mère. Ici :

Révérez, chacun votre mère et votre père. Là :

Ne commets pas d’homicide. Ici :

Ne sois pas indifférent au danger de ton prochain. Là :

Ne commets point d’adultère. Ici id. 20, 10. :

L’homme et la femme adultères doivent être mis à mort. Là :

Ne commets point de larcin. Ici :

Vous ne commettrez point de vol. Là :

Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage. Ici :

Ne va point colportant le mal parmi les tiens. Là :

Ne convoite pas. Ici :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

L’importance de cette sidra se trouve ainsi soulignée puisqu’elle est enseignée en présence de tout le peuple, comme pour Mattane Tora, le don de la Tora. En effet, en plus de s’adresser à toute la communauté d’Israël comme ce fut le cas de la Révélation divine au Mont Sinaï, prescrit-elle des commandements qui correspondent aux dix paroles du décalogue.

Cependant, quand bien même une telle correspondance serait-elle établie, pour quelle raison la Tora procède-t-elle à cette répétition?

Une différence majeure existe, nous semble-t-il, entre les deux textes. Celui du décalogue est au singulier. Sans doute, ne fut-il transmis qu’à Mochè. En revanche, ce texte étant au pluriel signifie que toute la communauté d’Israël est aussi concernée par ces prescriptions tant par le texte du décalogue que par sa reprise dans la sidra Qédochim.

Par ailleurs le Yalqout Paragr. 602. citant Wayi-qra Rabba rapporte : Rabbi Yéhochouâ fils de Léwi s’interroge sur la juxtaposition de la section des impudicités et celle de Qédochim. Pour t’enseigner qu’à l’interdit des impudicités fait suite le devoir de sainteté. Nous pouvons citer en preuve plusieurs textes. Ainsi est-il dit à propos du Kohène Wayi-qra 21, 7. :

Une femme prostituée ou déshonorée, ils ne l’épouseront pas et plus loin id. 21, 8. :

Tiens-le pour saint. À propos du Kohène Gadol il est dit ibid. 21, 14. :

Une veuve, une femme répudiée ou déshonorée, une courtisane il ne l’épousera point… Car il ne doit point dégrader (profaner) sa race au milieu de son peuple.

Là aussi :

Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur : soyez saints!

Mochè s’adresse ainsi au Saint béni soit-Il : Maître du monde des 70 nations que Tu possèdes Tu ne fais des recommandations qu’aux enfants d’Israël?

Rabbi Chémouèl fils de Nahmane dit :

Cela rappelle le cas du Kohène qui, en chemin, fut abordé par un Israélite, [non Kohène], pour lui demander de marcher en sa compagnie. Il lui répond : je suis Kohène et, par conséquent, ne peux emprunter le chemin qui passe entre des tombes. Si tu veux bien m’y suivre c’est bon! Sinon je te laisse et poursuis ma route.

Ainsi recommande Mochè à Israël Dévarim 23, 15. :

Car l’Ét’ernel, ton D’ieu, marche au centre de ton camp pour te protéger et pour te livrer tes ennemis : ton camp doit être saint. Que signifie pour te protéger?

Deux maîtres, l’un dit : être un bouclier pour toi tel qu’il est dit Yona 4, 6. :

Un ricin s’éleva au-dessus de Yona pour ombrager sa tête N.B. Tsèl, ombre, dérive, pour ce maître, du verbe ha-tsèl, délivrer et protéger..

L’autre dit : dépouiller les Kénaânim pour te donner leur richesse selon le texte Chémot 12, 32. :

Ils dépouillèrent les Égyptiens N.B. Ce maître rapproche natsèl, dépouiller, de hatsèl, protéger.. Tout cela afin que ton camp soit saint.

Et il ne faut pas que D’ieu voie chez toi une chose déshonnête, êr’vat davar, autrement dit une parole souillée.

Le midrache souligne l’exigence, en plus de s’interdire les pratiques abominables des Égyptiens et des Kénaânim, de se conformer à toutes les règles de sainteté, y compris même l’interdit de souiller sa bouche par de mauvaises expressions, afin de maintenir le camp d’Israël saint. Autrement, D’ieu lui-même se retire d’Israël. Les conséquences du retrait de la chékhina, la présence divine, sont évidentes : la protection et l’assistance divines cessent aussitôt.

L’Ét’ernel parla à Mochè en ces termes : Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur : Soyez Saints! car je suis Saint, moi l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Parle à toute la communauté des enfants d’Israël et dis-leur.

Il est surprenant que ces prescriptions nécessitent le rassemblement de toute la communauté d’Israël, !

En outre, il est inutile de répéter wé-amarta, , dis-leur, si déjà le texte dit dabbèr, parle! Il s’agit de comprendre le passage de dabbèr, parole rudoyante, à wé-amarta, parole douce.

Certes le midrache rapporte à juste raison que cette section, parce qu’elle renferme des lois fondamentales de la Tora, est énoncée en présence de toute la communauté d’Israël.

Pour Réèm, Rabbi Èliyahou Mizrahi, cette partie fut enseignée à tout Israël par Mochè et non, comme à son habitude Êroubine 54b., à Aharone en premier, à Èl’âzar et à Itamar en second, ensuite aux Anciens, pour l’enseigner enfin à tout Israël.

Mais Or ha-Hayim s’objecte car il comprend mal que Mochè ne procède pas à l’enseignement des autres mitswot de la même manière qu’il enseigne celles de la sidra Qédochim.

En fait, ce ne peut être qu’un avantage appréciable pour tout Israël d’apprendre, de la bouche de Mochè, à quatre reprises! Sans doute, en agissant ainsi, voulait-il accorder une importance à Aharone, à ses fils et aux Anciens! Peut-être entendait-il laisser le soin à Aharone quand il enseigne à ses enfants, à Èl’âzar et à Itamar quand ils font la leçon aux Anciens, aux Ancienslorsqu’ils révisent leur leçon devant Israël de remarquer les diverses nuances et difficultés qui peuvent apparaître par rapport à l’enseignement de Mochè! Mais alors pour quelle raison Réèm ne retient-il pas ces deux éventualités dans ce cas précis?

Or ha-Hayim serait d’avis à dire que l’enseignement de Mochè rapporté par le traité Êroubine s’adresse uniquement aux hommes. En revanche, pour les mitswot de cette sidra, Mochè réunit toute la communauté d’Israël, hommes, femmes et enfants comme pour Mattane Tora, le don de la Tora sur le Mont Sinaï.

De fait, l’exemple de la Révélation divine au Mont Sinaï est scrupuleusement suivi. Pour Mattane Tora, D’ieu emploie à la fois un langage tendre Chémot 19, 3. : Ko tomar, , ainsi tu t’adresseras à la maison de Yaâqov, et un langage dur et inflexible : Wé-taguèd, et tu diras aux enfants d’Israël. Aussi la sidra Qédochim ne manque pas d’utiliser les deux termes dabbèr et wé-amarta, rappelant également le langage inflexible et souple de Mattane Tora.

Wé-amarta, dis-leur.

Le verbe amor, signifie, par ailleurs, distinguer, être situé au sommet et élever. Ainsi, nous semble-t-il, le texte souligne que seuls les Bénè Yisraèl seront concernés par ce privilège, celui de pouvoir s’élever à la perfection, à la sainteté.

À toute la communauté d’Israël.

Rav Alchèkh dans Torat Mochè dit que cet enseignement s’adresse à tout Israël, hommes, femmes et enfants, afin que nul parmi eux ne puisse objecter que la sainteté ne le concerne pas n’étant, à leurs yeux, réservée qu’à des êtres parfaits. Mais les réunissant tous pour cette prescription, Mochè souligne donc que tout le peuple d’Israël peut y accéder.

Toutefois Hatam Sofèr précise que la prescription d’être saints ne saurait être enseignée qu’en présence de toute la communauté d’Israël car, comme le souligne Rabbènou Bahya Ibn Paqoda, dans les Devoirs des coeurs, la sainteté ne consiste pas à se séparer de la société pour vivre dans un désert comme un ermite. Il faudrait plutôt se mêler aux hommes, leur exprimer amour et affection et leur enseigner la connaissance de la Tora et les voies qui mènent à D’ieu. C’est là la sainteté que D’ieu désire celle qui n’exclut pas la société des hommes. Aussi, pour être Saint, faut-il absolument l’être en présence et en contact de toute la Communauté d’Israël.

Soyez saints! car Je suis saint, Moi l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Être saint, selon le midrache et Rachi, c’est s’écarter des impudicités et de la débauche. Cependant une telle explication soulève deux sortes de difficultés.

S’écarter sous-entend un interdit, une défense alors que soyez saints ne pourrait se comprendre que comme un devoir, une obligation.

De plus car Je suis saint, justification et fondement de cette prescription, révèle au contraire l’impossibilité devant laquelle se trouverait l’homme d’être véritablement saint. Jamais l’homme ne peut atteindre la sainteté de D’ieu.

Or ha-Hayim se fonde sur les paroles du Talmoud Qiddouchine 39b. pour résoudre cette contradiction. En effet s’abstenant de commettre un acte interdit, l’homme réalise-t-il une mitswa. Ainsi dit le Talmoud :

Un homme qui s’abstient de commettre une transgression, âvèra, on lui donne une récompense comme s’il avait réalisé une bonne oeuvre, mitswa.

Quiconque se conforme à ce principe est un saint. Il est donc donné à tout Israël d’être saint. Il suffirait, pour ce faire, de s’éloigner de la âvèra, transgression, autrement dit de s’écarter des relations et unions sexuelles interdites ainsi que du péché.

Car Je suis saint

Il ne semble pas que la proposition car Je suis saint constitue la raison fondamentale de l’impératif d’être saints. Ce n’est point parce que D’ieu est saint qu’Il veut que Ses sujets soient tous saints.

Cependant Ki, car, est une conjonction. À ce titre, elle introduit la raison de cet impératif. Et nos maîtres cf. Torat Kohanim sur le texte. dans le souci d’établir un lien logique entre les deux termes de la prescription, Soyez saints! car Je suis saint diront :

Si vous vous sanctifiez Je considèrerai comme si vous M’avez sanctifié jusque là. Mais si vous ne vous sanctifiez pas Je considèrerai comme si vous ne M’aviez jamais sanctifié.

Ainsi la sainteté de D’ieu sera d’autant plus importante et plus grande que l’homme cherche à être saint lui-même.

Par ailleurs, comme l’homme se laisse souvent gouverner par la passion que par la raison, il se pourrait que l’accomplissement des prescriptions de prendre femme et de procréer, bien qu’étant des mitswot, le conduise à se laisser submerger par le désir et le plaisir plutôt que par la volonté d’accomplir la mitswa. Aussi le texte met-il l’accent sur l’obligation de les accomplir non dans le but de satisfaire un désir physique mais plutôt de viser la sainteté et la pureté comme il accomplirait d’autres mitswot telles tsisit, et téfilline.

Et, agissant ainsi, l’homme sera protégé contre toute pensée qui détournerait le but qu’il s’est assigné d’être saint, car Je suis saint, Moi l’Ét’ernel, votre D’ieu! qui serais là pour vous protéger Voir Tiqqounè ha-Zohar, Tiqqoune 70..

Pour Rambane, le devoir de sainteté conduit les Bénè Yisraèl à s’interdire ce qui est permis, à s’imposer des limites à ce qui est autorisé. Sinon l’homme serait enclin à commettre des débordements tout en étant en accord avec la Tora. Bien que marié légitimement, il doit, pour atteindre la sainteté, n’avoir en vue que l’accomplissement de la mitswa de procréation. Aussi s’abstient-il également de l’attrait du luxe et du confort qui le conduiraient à se laisser habité par le désir. C’est pourquoi le nazir, l’abstème, qui s’abstient par voeu, engagement volontaire, de consommer le vin est appelé par la Tora saint.

Toutefois même si l’homme a le devoir de ressembler à son Créateur Chabbat 133b., d’être saint comme Il est Saint, il ne parviendra jamais à atteindre la sainteté de D’ieu. L’homme ne saurait être que perfectible et non parfait.

En effet pour Rav Alchèkh, qédochim, saints, se rapportant à l’homme est écrit dans le texte sans waw, . En revanche, Qadoche, , Saint, se rapportant à D’ieu est écrit avec waw, . Toute la différence est là. Nul ne peut égaler la saintetéde D’ieu. Nos maîtres se sont demandé Wayi-qra Rabba Chap. 24, paragr. 9. :

Se peut-il que vous soyez saints comme Moi? Le verset poursuit :

Car Je suis saint, Moi l’Ét’ernel votre D’ieu. Ma Sainteté dépasse bien la vôtre.

La sainteté parfaite est du domaine de D’ieu; néanmoins les hommes ont le devoir de Lui ressembler.

Pour Hatam Sofèr, il existe chez les peuples des saints qui ne le sont que par répulsion pour le monde et leurs appétits physiques et matériels qui s’y rattachent. En revanche, concernant Israël, les saints tendent véritablement à ressembler à leur Créateur conformément au texte car Je suis saint et non par répulsion pour le monde.

Révérez chacun votre mère et votre père, et observez Mes Chabbat : je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Révérez chacun, votre mère et votre père et observez Mes Chabbat.

Quel lien logique relie les deux versets, soyez saints et révérez chacun, votre mère et votre père? De même quel est le lien entre révérez les parents et observez Mes Chabbat?

Or ha-Hayim établit ainsi ce lien : le non respect de l’interdit de la débauche et des impudicités entraîne le non respect des parents.

Le Talmoud Sanhèdrine 52a. enseigne :

Quiconque s’adonne à la débauche, et par conséquent, s’éloigne de la voie qui mène à la sainteté attire sur ses parents le mépris de tous et les créatures maudissent ceux qui lui ont donné naissance.

Yossèf s’apprêtait à commettre le péché avec la femme de Potifar n’était l’apparition du portrait de son père qui l’en empêcha à la toute dernière minute Voir Sota 36b.. Ainsi grâce au respect dû à son père, Yossèf put garder sa sainteté.

Le Zohar III 301b. attribue le jour du Chabbat à Yossèf, chaque jour de la semaine revenant à un tsaddiq, un Juste. Et Yossèf, s’écartant de la âvèra chèl ârayot, la faute de l’impudicité, mérite d’être le patron d’un jour aussi saint.

De plus, le texte précise : observez Mes Chabbat. Le pluriel fait allusion tant au Chabbat, jour saint de la semaine, qu’au bérit mila, l’alliance de la circoncision, car quiconque respecte cette alliance mérite d’être appelé saint comme le Chabbat.

Mais Rav Alchèkh souligne que la sainteté conduit la personne à la vie du Ôlam ha-ba, le monde à venir. En revanche, les parents lui procurent la vie dans ce monde. Et sans la vie de ce monde, l’homme ne saurait prétendre au monde futur. Aussi faut-il autant craindre et respecter les parents que viser la sainteté.

Mais malgré la prescription de respecter ses parents, l’homme est tenu d’observer les chabbat :

Si ton père te dit : profane le Chabbat! Ne l’écoute pas. De même pour toutes les autres prescriptions car Je suis l’Ét’ernel votre D’ieu, toi et ton père, vous devez m’honorer. C’est pourquoi tu ne dois pas lui obéir pour annuler Mes paroles cf. Rachi..

Cependant pourquoi la Tora a-t-elle choisi la mitswa du Chabbat pour enseigner que le respect des parents s’arrête là où intervient le respect dû au Créateur?

C’est que l’homme, bien que redevable à ses parents de son existence, il doit toujours penser que, sans D’ieu, ses parents eux-mêmes n’auraient jamais existé. Aussi le Chabbat est-il cité en preuve de la création du monde par D’ieu.

Ne vous adressez point aux idoles, et ne vous fabriquez point des dieux de métal : je suis l’Ét’ernel, votre D’ieu.

Ne vous adressez point aux idoles et ne vous fabriquez point des dieux de métal.

S’agissant d’établir un lien avec ce qui précède, Kéli Yaqar enseigne qu’il est naturel, après avoir recommandé la crainte et le respect des parents, que le texte passe à l’interdiction de l’idolâtrie.

Un idolâtre a, certes, tendance à considérer sa divinité et son idole comme des parents ainsi qu’il est dit Yirmiya 2, 27. : Ils disent au bois : Tu es mon père! à la pierre : C’est toi qui m’a donné la vie! Le texte exclut donc du respect tout autre intervenant. La naissance d’un être humain est le fait de l’association du père, de la mère et de D’ieu.

Ne vous adressez point aux idoles .

S’adresser aux idoles, même en pensée, est interdit car la pensée en matière d’idolâtrie équivaut à l’acte. C’est pourquoi de la péniya, la pensée, le texte passe aussitôt à l’interdit de fabriquer des dieux qui est l’acte.

Rav Alchèkh, quant à lui, trouve qu’en recommandant la crainte et le respect des parents qui lui procurent la vie de ce monde, l’homme serait enclin à penser que les astres, les étoiles et les êtres célestes, parce qu’ils contribuent à la vie de ce monde, méritent de retenir sa considération au point de les vénérer et les adorer. C’est pourquoi le texte interdit de s’adresser à ces divinités et de fabriquer des dieux en métal.

Et quand vous sacrifierez une victime rémunératoire à l’Ét’ernel sacrifiez-la de manière à être agréés.

Et quand vous sacrifierez une victime rémunératoire

Le qorbane chélamim, sacrifice rémunératoire, est appelé ainsi parce qu’il n’est point sacrifié pour réparer une faute. Chélamim, dérive de, chalom, parce qu’il ramène la paix entre l’homme et son Créateur.

Ainsi l’homme qui satisfait aux exigences de sainteté, respectant père et mère, observant les Chabbat et n’adorant point les idoles, n’aura à sacrifier que des chélamim. Il ne se rend point coupable de quelque faute nécessitant une réparation.

C’est le meilleur sacrifice aux yeux de l’Ét’ernel. Il est offert de manière à être agréé.

Toutes les lois énoncées dans cette sidra montrent combien la Tora vise essentiellement l’unitédu peuple d’Israël afin de le conduire à la délivrance totale. Parle à toute la communauté des enfants d’Israël afin de la maintenir solidaire et unie. L’unité est cette particularité qui fait d’Israël un peuple élu.

Aussi pour cette raison la sidra s’achève-t-elle sur l’élection du peuple d’Israël qui, parce qu’il doit se comporter selon les lois de sainteté, à été choisi d’entre tous les peuples. Ainsi dira-t-elle Wayi-qra 20, 26. :

Soyez saints pour Moi, car Je suis saint, Moi l’Ét’ernel, et Je vous ai séparés d’avec les peuples pour que vous soyez à Moi.

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