Le Recensement d’Israël

L’Ét’ernel parla en ces termes à Mochè dans le désert de Sinaï, dans la Tente d’Assignation, le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d’Égypte : Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête. Depuis l’âge de vingt ans et au delà, tous les Israélites aptes au service, vous les classerez selon leurs légions, toi et Aharone. Vous vous adjoindrez un homme par tribu, un homme qui soit chef de sa famille paternelle Bé-midbar 1, 1-4..

La sidra Bé-midbar traite essentiellement du recensement d’Israël effectué, sur l’ordre de D’ieu, lors de la deuxième année, après la sortie d’Égypte. De plus, il est question de la manière dont la vie des Bénè Yisraèl sera organisée dans le désert du Sinaï : campement, déplacement ainsi que l’emplacement attribué à chaque tribu par rapport à la Tora et au Michekane.

Ce recensement vise avant tout de conférer à Israël dignité et valeur afin de le protéger contre l’assimilation que les peuples et les nations du monde, parce que constituant la majorité, entendent lui imposer. Israël, malgré le nombre important des peuples, ne doit jamais perdre son identité. Cette dignité ne tient point compte du nombre mais de la qualité. La nature divine du peuple d’Israël constitue sa qualité essentielle. Le recensement indique l’attachement exceptionnel de D’ieu pour Âm Yisraèl.

Le midrache Chir ha-Chirim Rabba, chap. 7, paragr. 7. compare, à cet effet, Israël à un amas de blé. Tel le blé que l’on engrange et non la paille, Israël est seul à être compté et recensé.

Le Midrache Bé-Midbar Rabba chap.1, paragr. 1 et Yalqout paragr. 683. citant le texte Yirmiya 9, 1. :

Ah! Qui me transportera dans le désert, dans un refuge de voyageurs?rapporte :

Cela fait penser à ce gouverneur qui, à peine entré dans une ville, voit les habitants s’enfuir à sa vue. Visitant la deuxième, les habitants se sauvent. Il pénétre dans la troisième, toute en ruines. Le voyant, les habitants l’accueillent par des louanges. Cette ville, dit-il, est la meilleure de toutes. Là j’installerai mon trône, là je m’établirai.

Ainsi lorsque le Saint béni soit-Il s’en fut à la mer, celle-ci s’enfuit de devant lui tel qu’il est dit Téhillim 114, 3 et 4. :

La mer le vit et se mit à fuir. De même les montagnes bondirent comme des brebis.

Il vint au désert de Horèb, celui-ci l’accueillit par des louanges tel qu’il est dit Yéchâya 42, 11. :

Que le désert et ses villes élèvent la voix, ainsi que les bourgades où demeure Qédar, qu’ils chantent, les habitants des rochers.

Il dit : cette ville est la préférée de toutes. C’est là que Je bâtis un temple et Il s’y établit. Tous se mettent à se réjouir car le Saint béni soit-Il réside parmi eux tel qu’il est dit Yéchâya 35, 1. :

Que le désert et le sol brûlé se réjouissent!

Que ce midrache est surprenant! La nostalgie qu’exprime D’ieu pour le temps où Il résidait avec Israël dans le désert montre combien devait être grand son désappointement face à la conduite désastreuse des Bénè Yisraèl du temps du prophète Yirmiya.

Déjà dans le désert se déroulent des événements graves et tragiques. Révolte de Qorah, celle des explorateurs, débauche et adoration de Baâl Péôr, dans Chittim, ont parsemé le séjour d’Israël dans le désert. Mais, semble-t-il, cela n’est en rien comparable à toutes les exactions que le prophète reproche aux BénèYisraèl.

Par ailleurs, le séjour dans le désert offre en réalité l’occasion à D’ieu pour tisser avec les enfants d’Israël des relations extraordinaires. Le désert est le lieu où Israël exprime foi et confiance absolues en D’ieu.

La manne tombe tous les jours. Pourtant, les Bénè Yisraèl ne mettent nullement, durant quarante ans, en doute le bienfait divin. Le lendemain, D’ieu répondant à leur preuve de confiance, ils retrouvent la manne. Aussi le désert est-il le lieu de prédilection pour la, résidence divine. C’est là où les Bénè Yisraèls’adonnent en toute liberté et en toute sérénité à l’étude de la Tora.

Le Yalqout Paragr.684. poursuit :

Au moment où Israël reçoit la Tora, les nations du monde, jalouses, [disent] : Qu’a [Israël] de plus pour qu’il se rapproche de D’ieu?

Le Saint béni soit-Il les faisant taire dit : Présentez les registres établissant votre filiation tel qu’il est dit Téhillim 96, 7. :

Célébrez l’Ét’ernel, familles des Nations… comme le présentent Mes fils ainsi qu’il est dit Bé-midbar 1, 18. :

Et on les enregistra selon leurs familles et leurs maisons paternelles.

C’est la raison de leur recensement au début de ce livre Houmache Bé-midbar. juste après la prescription des mitswot, tel qu’il est dit Wayi-qra 27, 34. :

Tels sont les commandements que l’Ét’ernel donna à Mochè pour les enfants d’Israël, au Mont Sinaï.

Aussitôt après Bé-midbar 1, 1 et 2. :

L’Ét’ernel parla en ces termes à Mochè, dans le désert de Sinaï… Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël. Israël ne mérite de recevoir la Tora que grâce à leur filiation.

Parmi les raisons militant en faveur du don de la Tora à Israël, celle que le midrachepropose, demeure la plus surprenante. En effet, que la Tora soit incompatible avec Yichemaêl qui ne conçoit pas l’existence sans le vol, avec Èdom qui ne saurait s’accommoder sans la tuerie, Âmon et Moab sans l’adultère, est-il bien compréhensible.

Mais le midrache va plus loin : la Tora nécessite surtout une capacité non seulement de réception mais aussi de transmission. Il est impossible d’assurer la pérennité de la Tora sans la garantie de la pureté et de l’intégrité de la descendance. En s’assurant de la continuité des générations grâce à la pureté de la cellule familiale, la Tora assure, en fait, son avenir, son développement et sa diffusion.

Les maîtres du Midrache cf. Chir ha-Chirim Rabba chap. 1, paragr. 24. y font allusion lorsqu’ils affirment que, pour mériter la Tora, les Bénè Yisraèl furent contraints de donner en garantie les générations futures. La garantie des ancêtres, Abraham, Yitshaq et Yaâqov n’est pas jugée assez suffisante pour qu’elle soit prise en considération. Les récipiendaires de la Tora, plus que tout autre, sont incapables de fournir une telle garantie. C’est ce que David exprime Téhillim 8, 3. : Par la bouche des enfants et des nourrissons Tu as fondé la puissance. Par Ôz, , puissance, David désigne la Tora.

Ce recensement est capital puisqu’il engage toutes les générations présentes et futures à réaliser la Tora. Les autres peuples, ne pouvant faire valoir leur filiation, se voient privés du don de la Tora. Leur nature elle-même est incompatible avec la Tora.

L’Ét’ernel parla en ces termes à Mochè dans le désert de Sinaï, dans la Tente d’Assignation, le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d’Égypte.

Dans le désert de Sinaï, dans la Tente d’Assignation

Sachant qu’Israël séjourne dans le désert du Sinaï, point n’est nécessaire d’indiquer le lieu où la parole divine fut adressée.

En outre, pour plus de clarté, le texte n’avait-il pas intérêt à signaler en premier le lieu particulier, en l’occurrence la Tente d’assignation, pour ensuite préciser le lieu géographique général, le désert du Sinaï? C’est ainsi d’ailleurs qu’il procède pour le temps : il désigne en premier le jour, le mois et ensuite l’année partant du détail particulier pour finir par le général.

Dans la Tente d’Assignation

Le détail semble superflu car depuis l’érection du Michekane, la parole divine ne s’adresse à Mochè que de la Tente d’assignation.

Or ha-Hayim, s’appuyant sur le texte Chémot 33, 21. : Il est une place près de moi, explique selon le midrache Bérèchit Rabba 68, 9. que l’endroit où se trouve le Saint béni soit-Il est secondaire par rapport à Lui, puisque D’ieu est le lieu du monde et non le monde son lieu. Aussi pour cette raison appelle-t-on D’ieu le lieu par excellence ha-Maqom, .

Ainsi le lieu géographique général est-il en réalité la Tente d’Assignation, plus important que le désert du Sinaï qui, lui, devient le lieu particulier. Par conséquent la structure du verset, à propos du lieu comme à propos du temps, est bien symétrique : il indique en premier le particulier pour aller au général. La présence de la Chékhinaentre les deux barres de l’Arche sainte, permet à soixante myriades de Bénè Yisraèl de s’y tenir à l’aise et ce, malgré les dimensions extrêmement réduites du lieu.

Pour Rachebam, toutes les paroles adressées à Mochè la première année avant l’érection du Michekane le furent à partir du Mont Sinaï. Mais après l’érection du Michekane la parole divine ne devait être adressée qu’à partir de la Tente d’Assignation.

Le midrache Bé-midbar Rabba 1, 3. affirme en effet :

D’ieu s’est adressé à Mochè dans plusieurs endroits : du buisson ardent, à Midyane, en Égypte, au Sinaï.

Mais lorsque fut érigée la Tente d’Assignation il dit : Que la discrétion est belle, tel qu’il est dit Mikha 6, 8. :

Et de marcher humblement (discrètement) avec ton D’ieu. Voici donc qu’il me parle de la Tente d’Assignation.

Le Saint béni soit-Il précise : Ainsi J’entends Ma gloire : Je ne M’adresserai [à toi] que de l’intérieur tel qu’il est dit Bé-midbar 7, 89. :

Or, quand Mochè entrait dans la Tente d’Assignation pour que D’ieu lui parlât, il entendait la voix s’adresser à lui de dessus le propitiatoire qui couvrait l’arche du statut, entre les deux chérubins, et c’est à elle qu’il parlait.

Cependant il était nécessaire de mentionner de nouveau la Tente d’Assignation pour indiquer la volonté de D’ieu de faire résider parmi Israël sa Chékhina. Aussi Rachi explique-t-il que ce nouveau recensement vise surtout de faire résider la majesté divine parmi Israël. Le 1er Nissane le Michekane fut érigé et le 1er Iyar, il les a comptés.

Concernant la précision du temps du recensement, le 1er du 2ème mois de la deuxième année de la sortie d’Égypte, elle se justifie par l’intention de D’ieu de s’unir à Israël comme un mari qui écrit à son épouse une kétouba Voir Yalqout paragr. 684., acte de mariage. Aussi pour cette raison ce recensement se fera en relevant la tête, en accordant une importance particulière au peuple d’Israël car D’ieu étant haut, tel qu’il est dit Divrè ha-Yamim I, 29, 11. : A toi, Ét’ernel la royauté et la domination suprême sur toutes choses, a tenu à élever à une dignité suprême, les Bénè Yisraèl.

Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête.

Faites le relevé de toute la communauté des enfants d’Israël.

Ce recensement semble être de trop. Aussi pour le justifier, faudrait-il faire appel à la relation existant entre la fin de Wayi-qra et le début de Bé-midbar. Ainsi parlant du maâssèr, la dîme, la Tora dit Wayi-qra 27, 32. :

Pour la dîme, quelle qu’elle soit du gros et du menu bétail, de tous les animaux qui passeront sous la verge, le dixième sera consacré à l’Ét’ernel.

Le texte interdit par ailleurs de remplacer ou de racheter le maâssèr. Or, pour nos maîtres, ces lois du maâssèr font allusion aux relations privilégiées d’Israël avec D’ieu. Israël est le maâssèr des peuples. La Michena Avot 5, 1. dit : Dix générations de Adam jusqu’à Noah et dix générations de Noah à Abraham. Abraham est donc le dixième des nations. Et, de même que le maâssèr est consacré à D’ieu ainsi Israël est consacré à D’ieu cf. Yirmiya 2, 3.. Ainsi faut-il voir dans ce recensement l’assurance que D’ieu donne de ne jamais remplacer ni échanger Israël par un autre peuple.

Cependant des difficultés surgissent. Ce recensement, formulé par l’expression séourelevez la tête, n’intéresse que les mâles à partir de 20 ans bien qu’il n’est point question de guerre? De plus, les tribus ne sont pas recensées selon l’ordre de naissance.

Rav Alchèkh, partant de l’explication de Rachi établissant que le but de ce recensement fut de faire résider la majesté divine parmi Israël, s’interroge sur la raison justifiant ce compte entrepris non le 1er Nissane jour d’érection du Michekane, mais trente jours après.

De plus, en recensant aussitôt après Réoubène les tribus de Chimône et Gad, force est de reconnaître que ce recensement fut également dans le but d’assigner leur emplacement dans le camp et ce, par rapport à la Tora.

Le midrache Tanhouma Wayi-chelah 29. rapporte que, les Bénè Yisraèl, ayant vu au Sinaï, la majesté divine résidant parmi les mal’akhimles êtres célestes, avaient exprimé le désir de voir résider parmi eux la chékhina. C’est ce qu’exprime le verset Chir ha-Chirim 2, 4. : Il m’a conduite dans le cellier, et sa bannière qu’il a étendue sur moi, c’est l’amour. Cependant la Chékhina ne pouvait résider dès l’érection du Michekane. Trente jours après, la majesté divine, de provisoire, s’installe définitivement parmi Israël. Aussi pour cette raison ce recensement est-il entrepris dans le but d’indiquer à chaque tribu sa disposition par rapport à la Chékhina.

Ce recensement confère ainsi à Israël une importance qui n’a d’égale que celle que l’on reconnaît aux mal’akhim puisque la majesté divine résidant parmi eux le fut également parmi Israël.

Kéli Yaqar prend pour point départ à ce recensement l’intention de D’ieu de faire résider sa majesté parmi Israël. En effet, la chékhina ne saurait résider que s’il y a 22 000 tel qu’il est dit Bé-midbar 10, 36. :

Et lorsqu’elle [la chékhina] faisait halte, il disait : Reviens siéger, Ét’ernel, parmi les myriades des milliers d’Israël!

Myriades et milliers étant au pluriel, il ne faut considérer que le minimum du pluriel c’est-à-dire 2 myriades 20 000 et 2 mille en tout 22 000. C’est d’ailleurs avec un nombre de 22 000 que l’Ét’ernel apparut entouré de ses mal’akhim Téhillim 69, 18. Les chars de D’ieu se comptent par myriades et milliers répétés. Aussi pour cette raison recense-t-Il Israël pour savoir s’il y a ce nombre pour faire résider Sa Chékhina.

De plus les Bénè Yisraèl devaient compter le nombre de 600 000, et pas moins car pour Rabbènou Béhayè Bé-midbar 2, 2., chaque fois que la résidence divine se trouve, il y a toujours quatre camps de la Chékhina. En outre il existe 28 camps de Chékhina Pardès Rimmonim de Rabbi Mochè Qordobéro page 118.. En effet, la Chékhina résidant dans les sept cieux, nous aurons 28 camps.

Le nombre de mal’akhim nécessaire pour rendre possible la présence de la Chékhina dans les sept cieux, autrement dit pour les 28 camps, est de 616 000. Or, comme le monde terrestre est la réplique du monde céleste ainsi fallait-il 616 000 hommes ayant atteint l’âge de vingt ans, qui de par leur perfection morale, méritent d’attirer la résidence divine. Avant cet âge, nul n’assume une responsabilité morale vis-à-vis de D’ieu. C’est en fait ce compte que nous retrouvons : Israël atteint le nombre de 603 550 âmes Bé-midbar 2, 32. et les Léwiim celui de 22 273 Bé-midbar 3, 43.. Cependant le nombre des Bénè Yisraèl augmenté de celui des Léwiim dépassait de 9 000 le nombre requis pour les 28 camps. La raison réside uniquement dans le fait que, les êtres humains étant mortels, il faut maintenir une réserve pour combler le manque.

Depuis l’âge de vingt ans et au delà, tous les Israélites aptes au service, vous les classerez selon leurs légions, toi et Aharone. Vous adjoindrez un homme par tribu, un homme qui soit chef de sa famille paternelle.

Depuis l’âge de vingt ans et au delà, tous les Israélites aptes au service

Rachebam émet l’opinion que ce recensement pour les hommes âgés de 20 ans, aptes au service armé, était nécessaire à la veille de la conquête du pays de Kénaâne comme il est dit Bé-midbar 10, 11-12. :

Or, il advint dans la deuxième année, au deuxième mois, le vingtième jour du mois que la nuée se retira de dessus le Michekane du statut. Et les enfants d’Israël partirent selon leur ordre de marche, du désert de Sinaï, et la nuée s’arrête dans le désert de Parane.

N’était la faute des explorateurs, cette marche aurait conduit à la conquête de la terre promise.

Mais, nous semble-t-il, ce recensement est important puisqu’il établit de manière précise, le nombre de ceux qui allaient périr dans le désert et, par conséquent, seront interdits de rentrer en Kénaâne.

Vous les dénombrerez selon leurs légions, toi et Aharone.

Après avoir dit séourelevez, le texte emploie ti-fqédou, , pour exprimer la même idée. Cependant paqod, tout en signifiant recenser, désigne également l’idée de manque. Ceci conforte notre opinion que D’ieu, à travers ce recensement, veut établir à l’avance ceux qui auront à périr dans le désert, c’est-à-dire tous ceux qui avaient 20 ans à ce moment.

Vous adjoindrez un homme par tribu.

Concernant le recensement de la tribu de Léwi, Mochè ne devait pas être assisté par le chef de la tribu alors que, pour les autres tribus, le chef assistait Mochè et Aharone.

Hatam Sofèr s’attarde sur la précision de la Tora Ils furent enregistrés selon leurs familles, dont l’explication, selon Rachi :

ils présentèrent leurs documents généalogiques et des témoins pour confirmer leur ascendance, pour être enregistrés chacun dans leur tribu.

Il s’interroge comment se peut-il que dans un état d’esclavage aussi avancé il est possible d’enregistrer les naissances?

Mais, dit-il, parmi les agents d’autorité nommés par Parô, certains devaient rendre compte des naissances et de la liste des travailleurs et esclaves. Ce sont eux qui avaient donc établi ces registres. Ce sont ceux-là mêmes qui furent désignés plus tard comme chefs de tribus et qui, dans ce recensement , devaient apporter le témoignage de généalogie des membres de leur tribu.

Cependant les Léwiim n’étant pas asservis n’avaient nullement besoin du chef de leur tribu pour témoigner de leur filiation. L’aide de la Chékhina, elle-même, fut nécessaire à Mochè pour les dénombrer puisque, pour ce recensement, l’âge d’un mois était requis.

Par ailleurs, Rabbi Yonatane Yoma 22b. relevant une contradiction dans le texte Hochèâ 2, 1. :

Il arrivera que la multitude des enfants d’Israël égalera le sable de la mer qu’on ne peut ni mesurer ni compter… d’un côté, il parle du nombre d’Israël, donc comptable et de l’autre qu’on ne peut compter répond : les Bénè Yisraèl, n’agissant pas conformément à la volonté divine seront comptés, auront donc un nombre mais lorsqu’ils agissent conformément à la volonté divine ils ne seront ni mesurés ni comptés.

Cette leçon du Talmoud donne un éclairage important à nos propos : si la Tora demande de dénombrer les Bénè Yisraèl, c’est uniquement pour leur conférer une importance surtout au moment où, ne se conformant pas à la volonté divine, ils courraient de ce fait le risque d’être assimilés aux autres peuples. C’est dans une situation pareille où le danger d’assimilation pour les Bénè Yisraèl est imminent que le recensement leur confère cette importance et, par suite, leur procure la protection divine.

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