Mochè écarté de la Grande Prêtrise

Quand on fut au huitième jour, Mochè manda Aharone et ses fils, ainsi que les anciens d’Israël, et il dit à Aharone : Prends un veau adulte pour expiatoire et un bélier pour holocauste, tous deux sans défaut, et amène les devant l’Ét’ernel. Quant aux enfants d’Israël, tu leur parleras ainsi : Prenez un bouc pour expiatoire, un veau et un agneau âgés d’un an, sans défaut, pour holocauste; plus, un taureau et un bélier pour rémunératoire, à sacrifier en présence de l’Ét’ernel, et une oblation pétrie à l’huile, car aujourd’hui l’Ét’ernel doit vous apparaître. On prit tout ce qu’avait ordonné Mochè, pour l’amener devant la Tente d’Assignation; toute la communauté s’approcha , et se tient debout devant l’Ét’ernel. Mochè dit : Ceci est la chose qu’a ordonnée l’Ét’ernel; accomplissez-la, pour que vous apparaisse la gloire du Seigneur Wayi-qra 9, 1-6..
Le début de relate l’investiture d’Aharone dans ses fonctions de Kohène Gadol, . À la fin de , lors des sept premiers jours de la mise en service du Michekane, Mochè, agissant comme Kohène Gadol, consacre Aharone et ses fils. Désormais, ils sont prêtres, affectés au service divin.

Le Midrache Wayi-qra Rabba, début Chémini. citant :

Ce fut au huitième jour Wayi-qra 9, 1., rapporte :

[Le texte dit] Michelè 9, 1. :

La sagesse s’est bâti une maison. Rabbi Abba fils de Kahana l’applique à propos de la Tente d’Assignation. La sagesse s’est bâti une maison, il s’agit de Bétsal’èl pour qui il a été dit Chémot 31, 3. :

Et je l’ai rempli d’une inspiration divine de sagesse…

Le texte poursuit Michelè 9, 1. :

Elle en a sculpté les sept colonnes, ce sont les sept jours d’inauguration [du Michekane] selon le verset Wayi-qra 8, 33. :

Car votre installation doit durer sept jours.

En disant Michelè 9, 23. :

Elle a tué des animaux pour son festin, le texte parle des sacrifices; mélangé son vin, il parle des libations; et dressé sa table, il fait allusion aux pains d’exposition; elle a mis en campagne ses servantes, il s’agit de Mochè à propos de qui il est dit : Quand on fut au huitième jour, Mochè manda Aharone.

Ce midrache relate l’exécution des travaux du Michekane entrepris avec sagesse et habileté de la part de Bétsal’èl. Achevé, le Michekane est mis en fonction par Mochè dont la mission pendant les sept jours d’installation consiste à consacrer Aharone comme Kohène Gadol, dignité présumément réservée à Mochè. Peut-être espère-t-il la garder! Mais voilà, le midrache précise qu’il en a été définitivement écarté.

En effet, Rabbi Néhèmya applique le texte Téhillim 18, 26. :

[Tu te montres] loyal envers l’homme loyal, sincère envers les coeurs purs à Mochè. Le Saint béni soit-Il lui répond avec loyauté comme Mochè s’adresse, lui-même, avec loyauté. Mais lorsqu’il fait preuve d’esprit artificieux, le Saint béni soit-Il se comporte également avec un esprit artificieux. Et quand [Mochè] fit-il preuve d’esprit artificieux? Ce fut au moment où il dit Chémot 3, 13. :

S’ils me disent : Quel est Son Nom? Que leur dirai-je? Le Saint béni soit-Il lui répond : Mon Nom est fonction de la situation : Je suis l’Être Ét’ernel!. Et quand Mochè fit-il preuve de loyauté? C’est lorsqu’il dit Chémot 33, 18. :

Découvre-moi donc Ta Gloire! Qu’est-il écrit alors id. 19.? :

C’est Ma bonté tout entière que Je veux dérouler à ta vue. Mais à quel moment les intentions de Mochè sont-elles soumises à l’épreuve? Lorsque [D’ieu] lui dit ibid. 3, 10. :

Et maintenant va, Je te délègue vers Parô, il répond Chémot 4, 13. :

De grâce, Seigneur! donne cette mission à quelque autre.

Le midrache fait le constat de la faute principale de Mochè qui lui fait perdre sa position de Kohène Gadol. Mais si le châtiment n’apparaît pas en évidence, le texte le laisse deviner. En effet, Rabbi Néhèmya condamne l’attitude déloyale de Mochè. Si son intention est de refuser la mission divine, que ne le fait-il pas dès le début et non attendre que l’Ét’ernel lui révèle Son Nom et lui dévoile le contenu de sa mission?

Le YalqoutWayi-qra chap. 9, paragr. 520. sera plus explicite.

Rabbi Chémouèl fils de Nahmane dit : pendant sept jours dans la vision du buisson le Saint béni soit-Il tentait de convaincre Mochè de remplir Sa mission en Égypte. C’est ce que le texte précise Chémot 4, 10. :

Je ne suis habile à parler, ni depuis hier, ni depuis-avant hier, ni depuis que Tu parles à Ton serviteurN.B. Le texte fait précéder la mention de chaque jour par l’adverbe gam, aussi. Il inclut pour chaque gam un jour de plus. Or gam est cité à trois reprises précédant chaque jour. Ce qui donne, en fait, six jours.. Le septième jour, Mochè dit Chémot 4, 13. :

De grâce donne cette mission à quelque autre! Le Saint béni soit-Il lui dit : Par ta vie, Je retiens cela dans tes ailes À notre avis l’expression peut vouloir signifier le moment venu, tes ailes seront brisées. C’est au moment où Mochè aura besoin de s’élever à la dignité de la Grande Prêtrise que D’ieu le privera de Son appui..

Quand donc D’ieu lui fait-Il payer cela? Rabbi Léwi dit : Pendant les premiers sept jours d’Adar N.B. Du 1er au 7 Adar, jour où Mochè est mort, Mochè prie et multiplie des supplications pour pénétrer en Israël, le septième jour, Il lui répond Dévarim 3, 27. :

Car tu ne passeras point ce Yardène.

Rabbi Halabo enseigne : pendant les sept jours d’installation du Michekane, Mochè sert en tant que Kohène Gadol pensant que cette fonction lui reviendrait. Mais le Saint béni soit-Il lui dit : Elle ne t’est point réservée; elle revient à Aharone. c’est ce que dit le verset : Ce fut au huitième jour…

Ce midrache cite les deux châtiments infligés à Mochè pour avoir refusé la mission de D’ieu de faire sortir les Bénè Yisraèl d’Égypte.

Durant les sept jours de négociation avec D’ieu, Mochè, présumé Kohène Gadol, sera appelé à servir avec toutes les prérogatives de Grand Pontife, pendant les sept jours d’installation. Ce sont ces sept jours pas un de plus que D’ieu accorde à Mochè la Kéhounna guédola, , Grande Prêtrise qu’il cède aussitôt à Aharone.

Le mois d’Adar est le mois de la naissance et de la mort de Mochè, oscillant entre la gloire et la solitude. Pour Rabbi Léwi Mochè prie sans succès pendant les sept premiers jours de ce mois pour que D’ieu autorise son entrée en Israël. C’est également pendant les sept derniers jours de ce mois que Mochè, selon Rabbi Halabo, sert en tant que Kohène Gadol.

Quand on fut au huitième jour, Mochè manda Aharone et ses fils, ainsi que les anciens d’Israël.

Quand on fut au huitième jour,

À propos de , le Talmoud Méguila 10b. rapporte au nom de Rabbi Léwi :

Ceci est un enseignement de la Grande Assemblée : chaque fois que le texte cite Way-hi, , c’est pour exprimer un langage de souffrance. Mais opposant une Béraïta Une , Béraïta, est tirée de l’oeuvre compilée après la rédaction de la Michena par Rabbi Yéhouda Ha-Nassi par deux de ses disciples Rabbi Hiya et Rabbi Ochâya au début du 3ème siècle , qui enseigne : [Le jour de l’inauguration du Michekane] était un jour de joie pour le Saint béni Soit-Il comme celle ressentie au jour de la création du ciel et de la terre, car [le texte] précise ici, ce fut au huitième jour et, à propos de la Création, il est dit Bérèchit 1, 5. : Ce fut un soir et ce fut un matin., [le Talmoud] souligne que [ce jour] sont morts, en fait, Nadav et Abihou.

Le Talmoud cite ensuite de nombreux exemples où exprime plus un langage de joie que de souffrance. Rav Achi convient, certes, que s’applique autant à un langage de joie qu’à un langage de souffrance. En revanche, , way-hi bimè, ce fut au temps, exprime un langage de souffrance.

Tout compte fait, way-hi bayom, est assimilé à , way-hi bimè, indiquant un malheur. Quel est donc ce malheur? À quelle souffrance fait-il allusion?

Pour Or ha-Hayim, le Talmoud voit dans l’emploi de l’annonce de la perte irréparable de Nadav et Abihou qui ne laissent pas leurs pareils en Israël, dépassant même Mochè et Aharone Voir Rachi citant Wayi-qra Rabba 12, 2..

Cependant Or ha-Hayim souligne la grande souffrance de Mochè de voir sa grande dignité et celle de sa descendance passer à Aharone et ses enfants. Et, pour mesurer l’ampleur de cette souffrance, il cite pour exemple le cas des fils de Chimône ha-Tsaddiq, qui se sont disputés la, Kéhounna guédola, la Grande Prêtrise Ménahote 109b..

Refuser la mission divine auprès de Parô entraîne pour Mochè la perte de la Kéhounna guédolaau profit d’Aharone et sa descendance.

Pour Rabbi alabo, les sept premiers jours d’installation du Michekane sont les seuls jours où Mochè sert comme Kohène Gadol. Au huitième jour, Mochè est contraint de céder cette dignité à Aharone. Aussi le texte dit-il pour souligner toute la souffrance morale de Mochè.

Au huitième jour,

La Torat Kohanim Torat Kohanim chap.9, verset 1. enseigne :

Ce jour fut couronné de dix couronnes. Ce jour était le début de la création, début pour l’inauguration du Michekane par les princes des tribus, début des mois, début de la présence de la Chékhina, , présence divine, parmi Israël, début de la mise en fonction de la, Kéhounna, début du service des , qorbanote, sacrifices, début pour la descente du feu du ciel, début de la consommation des sacrifices, début de l’interdiction des [autres] autels, début de la bénédiction d’Israël [par les Kohanim].

Pour Kéli Yaqar, le huitième jour, ceint de dix couronnes, constitue une allusion à l’affirmation du Talmoud Ârakhine 13b. : La lyre des temps messianiques comporte huit cordes et celle du monde futur dix. En effet, l’humanité sera d’une perfection morale telle qu’elle reconnaîtra D’ieu comme étant l’auteur de la Création et de l’Histoire. Le chiffre sept est sacré parce qu’il indique que D’ieu a créé le monde en six jours, un monde limité par six arêtes et dimensions, quatre directions, haut et bas, au-dessus duquel se trouve D’ieu. Mais pendant l’ère messianique, d’un niveau supérieur au monde actuel, le chiffre huit indiquera une qédoucha, sainteté supérieure. Pendant cette période, toute l’humanité reconnaîtra l’unicité de D’ieu.

Mais au monde à venir, l’humanité, l’ensemble des mondes et des Êtres célestes reconnaîtront le règne de D’ieu. La lyre comportera dix cordes car le nombre 10 indique la perfection absolue, l’unité malgré la multiplicité et la diversité.

Parce que le premier jour de Nissane eut le mérite de porter tant de couronnes qu’il est appelé à être le jour de la délivrance préludant la perfection morale du ôlam ha-ba, le monde à venir.

Mochè manda Aharone et ses fils, ainsi que les anciens d’Israël.

Le texte signale que Mochè appelle Aharone, ses fils et les Anciens et ne s’adresse pourtant qu’à Aharone. Dans quelle intention Mochè convoque-t-il donc les fils d’Aharone et les Anciens?

Or ha-Hayim souligne ici la grandeur de Mochè. Contraint de céder sa dignité à Aharone, Mochè obéit de bonne grâce. Quand bien même s’agirait-il de son frère, il pouvait laisser traîner l’investiture d’Aharone. Au contraire, il agit, à la différence de tout autre dans une pareille situation, avec empressement et ardeur, ne tenant compte d’aucun préalable et, surtout en présence du public. Aussi le texte précise-t-il que Mochè, au huitième jour, sans attendre un seul instant, appelle Aharone pour l’investir de la Kéhounna; il appelle ses fils, brûlant ainsi les étapes, pour les associer à l’investiture du père et enfin il procède en présence de tous les Anciens d’Israël pour rendre la chose publique.

Il dit à Aharone : Prends un veau adulte pour expiatoire et un bélier pour holocauste, tous deux sans défaut, et amène les devant l’Ét’ernel. Quant aux enfants d’Israël, tu leur parleras ainsi : Prenez un bouc pour expiatoire, un veau et un agneau âgés d’un an, sans défaut, pour holocauste; plus, un taureau et un bélier pour rémunératoire, à sacrifier en présence de l’Ét’ernel, et une oblation pétrie à l’huile, car aujourd’hui l’Ét’ernel doit vous apparaître.

Prends un veau adulte pour expiatoire,

Quant aux Bénè Yisraèl, Mochè demande :

Un veau et un agneau âgé d’un an, sans défaut, pour holocauste.

Pour quelle raison le veau d’Aharone est pour hattate, expiatoire, et celui d’Israël pour Ôla, holocauste?

Que signifie lékha, employé à propos d’Aharone, prends pour toi, ?

Ce premier sacrifice d’Aharone comme celui des Bénè Yisraèl vise, avant tout, l’expiation de la faute du veau d’or. Il est d’autant plus nécessaire que, le jour de l’inauguration du Michekane, cette faute soit expiée pour que la Gloire divine, la Chékhina, apparaisse et réside dans le Michekane.

Tous les commentaires Rambane, Kéli Yaqar et Or ha-Hayim. sont unanimes pour dire que ce veau offert par Aharone et celui offert par les Bénè Yisraèl sont pour réparer la faute du veau d’or. Cependant Aharone se contente de fabriquer le veau sans aucune intention de le considérer comme une divinité alors que les Bénè Yisraèl l’adorent comme une divinité. Aussi Aharone, pour son repentir, présente-t-il un veau en sacrifice expiatoire, pour l’acte commis. En revanche, Israël offre un veau en holocauste, pour réparer la faute commise au niveau de la pensée en plus de l’agneau en holocauste également, pour réparer la faute de l’avoir servi comme divinité.

Cependant Or ha-Hayim ajoute que l’emploi de lékha, , pour toi, milite en faveur d’Aharone qui, n’ayant nullement eu l’intention de commettre la faute du veau, offre un sacrifice expiatoire, pour expier une faute involontaire. Cependant les Bénè Yisraèldont la faute est volontaire offre un holocauste.

Quant aux enfants d’Israël, tu leur parleras ainsi.

Mochè, contrairement à son habitude de s’adresser directement aux Bénè Yisraèl, ordonne, cette fois, à Aharone de leur parler.

Pour Or ha-Hayim, Aharone demande à Israël de donner leurs bijoux pour la fabrication du veau. Il est donc naturel que ce soit lui qui en ordonne la réparation. Il suit en cela le principe la bouche qui interdit est celle qui permet, . La voie à prendre pour la réparation sera celle empruntée pour la faute.

Mais pour Kéli Yaqar, Mochè, voulant montrer à tout Israël qu’Aharone n’a point péché, lui demande d’ordonner la réparation. Il est également possible qu’Aharone soit l’instigateur du repentir des Bénè Yisraèl puisqu’il n’agit ainsi qu’après avoir réparé sa propre faute. La règle suivie ici est : Embellis-toi en premier avant de chercher à embellir les autres Baba Batra 60b..

Prenez un bouc pour expiatoire.

Les Bénè Yisraèl sont tenus également d’offrir un bouc pour expiatoire. Le Midracherapporte Torat Kohanim 9, 3. :

Pourquoi Israël devait-il sacrifier [un bouc] en plus? Mochè leur dit : vous êtes coupables au début et vous l’êtes également à la fin. Au début tel qu’il est dit Bérèchit 37, 31. :

Ils égorgèrent un chevreau, à la fin tel qu’il est dit Chémot 32, 8. :

Ils se sont fait un veau de métal. Vienne le chevreau réparer la faute du chevreau et le veau celle du veau. Mais Aharone n’avait pris part qu’à la faute du veau.

Ce midrache tente de résoudre une difficulté que soulève le texte. Aharone est, certes, dispensé d’offrir un bouc pour expiatoire. Mais en tant que représentant de la tribu de Léwi, principal adversaire de Yossèf, Aharone aurait dû également sacrifier le bouc pour réparer sa responsabilité dans la vente de Yossèf!

Pour Kéli Yaqar, les Bénè Yisraèl sont amenés à commettre la faute du veau d’or à cause de l’esprit de division régnant parmi eux. Cet esprit tire son origine de la jalousie qu’éprouvent les fils de Yaâqov pour Yossèf. L’absence d’unité et d’harmonie les conduit à l’idolâtrie. En effet, les Bénè Yisraèl, transgressant le devoir d’aimer le prochain, négligent et, qui plus est, contestent le devoir d’aimer D’ieu. Mais Aharone, par l’amour qu’il porte au prochain, selon la Michena Avot 1, 12. : Il aime la paix, la recherche sans cesse, il aime les hommes et les amène à l’étude de la Tora n’était point concerné par le bouc, ayant réparé à son niveau la faute de la vente de Yossèf. Il ne doit réparer, quant à lui, que la faute d’avoir fabriqué le veau d’or.

Ce commentaire suggère, nous semble-t-il, l’explication suivante. La haine et la jalousie témoignés à Yossèf, dont le symbole est le taureau tel qu’il est dit Dévarim 33, 17. : Le taureau, son premier-né, qu’il est majestueux, avait motivé le choix du veau comme divinité par les BénèYisraèl. N’est-ce point là une fois de plus l’illustration du principe de Bèn Âzzaï Avot 4, 2. : un pêché attire un autre pêché?

On prit tout ce qu’avait ordonné Mochè, pour l’amener devant la Tente d’Assignation; toute la communauté s’approcha , et se tient debout devant l’Ét’ernel.

Ils prirent tout ce qu’avait ordonné Mochè…toute la communauté s’approcha,

Mochè demande aux Bénè Yisraèl de réparer la faute du veau d’or. Certes le sacrifice en soi est une réparation pouvant ramener la présence de la Chékhina. Mais ils se doivent encore d’extirper de leur âme le défaut moral essentiel, la désunion et la division, qui ne manquerait pas de provoquer une rechute toujours possible. Aussi le texte souligne-t-il que les BénèYisraèl, réalisant l’unité et l’harmonie souhaitées puisque toute la communauté, , dans sa totalité, se tiennent debout devant l’Ét’ernel, accomplissant ainsi l’ordre de Mochè c.f. Kéli Yaqar..

Pour Or ha-Hayim, le texte, précisant que les Bénè Yisraèl prirent tout ce qu’avait ordonné Mochè et non ce qu’avait ordonné D’ieu, souligne bien que l’ordre de Mochè, bien que n’étant point assorti de la promesse de voir la gloire divine apparaître, est à la lettre réalisé. Cela est d’autant important que la mitswa de Mochè avait été accomplie li-ch’mah, pour elle-même, et non dans un but intéressé.

Mochè dit : Ceci est la chose qu’a ordonnée l’Ét’ernel; accomplissez-la, pour que vous apparaisse la gloire du Seigneur.

Mochè dit : ceci est la chose qu’a ordonnée l’Ét’ernel.

Rav Alchèkh souligne effectivement le fait que les Bénè Yisraèl étaient tenus d’accomplir la mitswa divine non en vue de la récompense mais en vue de la réalisation de la seule volonté divine. La récompense suit d’elle-même. Mochè, selon Rav Alchèkh, reprend en quelque sorte les Bénè Yisraèl parce qu’ils prirent tout ce qu’avait ordonné Mochè et non ce qu’a ordonné D’ieu. Il leur dit en substance : la chose a été ordonnée par Dieu et c’est parce que vous l’aurez accomplie comme telle que la gloire divine apparaîtra.

La suite du texte Rachi sur Wayi-qra 9, 22. enseigne cependant que l’intervention de Mochè fut nécessaire pour mériter l’apparition de la gloire divine. Certes est-ce là la preuve que D’ieu accorde Son pardon à Aharone ainsi qu’au peuple d’Israël. De même, nous semble-t-il, Mochè reçoit sa récompense car, bien qu’ayant perdu le privilège d’être Kohène Gadol, D’ieu l’associe à Aharone pour la première apparition de la Chékhina.

Leave a Reply