Yitro au désert
Yitro, prêtre de Midyane, beau-père de Mochè, apprit tout ce que D’ieu avait fait pour Mochè et pour Israël son peuple, lorsque l’Ét’ernel avait fait sortir Israël de l’Égypte. Alors Yitro, beau-père de Mochè, emmena Tsippora, épouse de Mochè, qui la lui avait renvoyée. Il emmena aussi ses deux fils, l’un nommé Guèrchom, car, avait-il dit, je suis un émigré sur une terre étrangère; l’autre nommé Èliêzèr, parce que le D’ieu de mon père m’est venu en aide, et m’a sauvé du glaive de Parô. Yitro, beau-père de Mochè, vint avec les fils et la femme de celui-ci, trouver Mochè au désert où il campait, près de la montagne de l’Ét’ernel. Il fit dire à Mochè : Moi ton beau-père, Yitro, je viens à toi avec ta femme accompagnée de ses deux-fils. Mochè alla au-devant de son beau-père; il se prosterna, il l’embrassa, et ils s’informèrent mutuellement de leur bien-être; puis ils entrèrent dans la tente. Mochè conta à son beau-père tout ce que l’Ét’ernel avait fait à Parô et à l’Égypte à cause d’Israël; toutes les tribulations qu’ils avaient essuyées dans le voyage, et comment l’Ét’ernel les avait protégés. Yitro se réjouit de tout le bien que l’Ét’ernel avait fait à Israël, en le sauvant de la main des Égyptiens; et il dit : Loué soit l’Ét’ernel, qui a soustrait ce peuple de la main des Égyptiens! Je reconnais à cette heure que l’Ét’ernel est plus grand que tous les dieux, puisqu’il l’a été dans cette circonstance où l’on avait agi tyranniquement à leur égard Chémot 18, 1-11..
Yitro, constitue la suite logique de Bé-challah, . La mission de Mochè ne consiste pas seulement de faire sortir les Bénè Yisraèl d’Égypte pour les libérer de l’esclavage mais bien dans le but de les conduire au mont Sinaï pour y recevoir la Tora. Ainsi dit la Tora Chémot 3, 12. : Quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez l’Ét’ernel sur cette montagne même. Yitro, est donc la sidra de la révélation divine sur le mont Sinaï à Israël.
Le Yalqout sur la sidra, citant le Talmoud Zébahim 116a. et la Mékhilta, rapporte :
Yitro, prêtre de Midyane, beau-père de Mochè, apprit Chémot 18, 1…. Qu’a-t-il appris?
Rabbi Yéhochouâ dit : Apprenant la guerre de Âmalèq rapportée plus haut, [Yitro] s’en vint [chez Mochè].
Rabbi Èl’âzar ha-Modaî dit : Ayant appris le don de la Tora, il est venu. Car au moment de la promulgation de la Tora tous les rois du monde avaient tremblé dans leur palais tel qu’il est dit Téhillim 29, 9. :
Dans son palais tous de s’écrier : Gloire!
Alors tous les peuples du monde s’adressent à Bil’âm :
Peut-être D’ieu nous traite-t-Il comme la génération du déluge tel qu’il est dit id. 29, 10. :
L’Ét’ernel trônait lors du déluge?
Insensés, le Saint béni-soit-Il avait promis à Noah de ne plus frapper le monde par le déluge ainsi qu’il est dit Yéchâya 54, 9. :
De même que j’ai juré que le déluge de Noah ne désolerait plus la terre…
Sans doute ne frappe-t-Il pas par un déluge d’eau, mais par un déluge de feu.
Ce n’est ni un déluge d’eau ni un déluge de feu. Il donne la Tora à Son peuple comme il est dit Téhillim 29, 10..
L’Ét’ernel donne la force à Son peuple…
Entendant cela de la bouche de [Bil’âm], chacun s’en alla de leur côté.
Rabbi Èliêzèr dit :
[Yitro] apprit la traversée de la Mer Rouge et s’en vint au désert. Car au moment où la mer s’est partagée pour Israël, [la nouvelle] s’est répandue d’une extrémité du monde à l’autre tel qu’il est dit Yéhochouâ 5, 1. :
Lorsque les rois de l’Émori, habitant le bord occidental du Yardène et les rois du Kénaâni, habitant le littoral, apprirent que l’Ét’ernel avait mis à sec les eaux du Yardène à l’approche des Bénè Yisraèl.
Rahav dit également aux messagers de Yéhochouâ id. 2, 10-11. :
Car nous avons appris comment l’Ét’ernel a mis à sec devant vous les eaux de la mer des joncs , quand vous êtes sortis de l’Égypte… Nous l’avons appris et le coeur nous a manqué, et personne ne s’est plus senti de courage devant vous!
Plus loin, le Yalqout rapporte Chir ha-Chirim 1, 3. :
C’est pourquoi les jeunes filles, âlamot, Le midrache lit , ôlamot, mondes.,…sont éprises de toi. Les peuples du monde se convertissent. De qui s’agit-il? Yitro, apprenant le don de la Tora, s’en vint [pour se convertir]. Le texte ayant relaté la défaite de Âmalèq, dit aussitôt après: Yitro apprit. C’est bien ce que nous enseigne le texte Michelè 19, 25. :
Donne des coups au persifleur, le sot en deviendra sage. Frappe le persifleur il s’agit de Âmalèq, et le sot deviendra sage, il s’agit de Yitro.
Le midrache tente de trouver la motivation essentielle qui incite Yitro à se rapprocher de D’ieu et d’Israël. En vérité, Yitro, prince et prêtre de Midyane, était au coeur même de la civilisation de son temps, jouissant de toutes les prérogatives et privilèges dûs à son rang. Étant dans le passé un des principaux conseillers de Parô, Yitro eut le courage de quitter son monde, ses palais et sa gloire pour s’installer au désert avec Israël et partager son sort. Le midrache s’interroge justement sur son véritable motif.
Le point commun des trois raisons invoquées serait le retentissement universel du prodige de l’Ét’ernel. La guerre de Âmalèq avait nécessité une suspension dans la marche du temps par Mochè cf. Tanhouma 28, Rachi sur Chémot 17, 12..
Le don de la Tora avait fait trembler tous les rois du monde car la voix de l’Ét’ernel retentit d’une extrémité à l’autre du monde.
La traversée de la Mer Rouge. Rahav confirme le fait. Aussi le cantique le précise-t-il Chémot 15, 14. : À cette nouvelle, les peuples s’inquiètent, un frisson s’empare des habitants de Pélachèt. Peut-être Yitro avait-il appris les trois nouvelles. Mais chaque maître donne la préférence à la plus motivante.
Yitro, prêtre de Midyane, beau-père de Mochè, apprit tout ce que D’ieu avait fait pour Mochè et pour Israël son peuple, lorsque l’Ét’ernel avait fait sortir Israël de l’Égypte.
Yitro, prêtre de Midyane, beau-père de Mochè apprit.
Le texte tient à rappeler, bien que n’étant point un éloge pour lui, l’ancien titre de Yitro, prêtre de Midyane.
Or ha-Hayim souligne que Yitro, prêtre de Midyane, attaché à l’idolâtrie et prince célèbre, surprend désagréablement ses pairs en donnant sa fille Tsippora pour épouse à un homme inconnu, ne jouissant d’aucune notoriété. Ainsi, étant prince de Midyane, Yitro accepte de devenir le beau-père de Mochè. Et étant prêtre de Midyane, il atteste de la grandeur de D’ieu dont la puissance dépasse celle de toutes les divinités. Son témoignage est considérable puisqu’il provient d’un homme dont l’autorité en la matière était unanimement reconnue.
En outre en précisant son titre prêtre de Midyane, la Tora enseigne que Yitro eut accès plus que tout autre homme, en raison de son rang et de sa dignité, aux informations exactes, précises et détaillées sur le traitement que fit subir D’ieu aux Égyptiens.
Tout ce que D’ieu avait fait pour Mochè, et pour Israël son peuple.
Le texte souligne, selon Or ha-Hayim, l’affection de Yitro pour les Bénè Yisraèl. Car ne les aimant pas, Yitro ne chercherait nullement à connaître en détail leur délivrance d’Égypte. En effet, un homme refuse de prêter l’oreille aux éloges que l’on fait de son ennemi ou simplement de celui qu’il n’aime pas.
Lorsque l’Ét’ernel avait fait sortir Israël de l’Égypte.
Est-il nécessaire de repréciser ce détail puisqu’il est possible de le déduire de la proposition précédente : tout ce que D’ieu avait fait pour Israël?
En réalité, Yitro, connaissant Parô et les règles implacables de l’esclavage égyptien ne permettant jamais la libération d’un prisonnier Yalqout paragr. 267., accorde à la sortie d’Égypte une importance considérable.
Pour Or ha-Hayim, Yitro n’a cru véritablement à la sortie d’Égypte qu’après avoir entendu les prodiges réalisés pour Mochè et pour Israël. Sans ces miracles, Yitro aurait eu, en effet, du mal à croire à la sortie d’Égypte.
Hatam Sofèr abonde dans ce sens. Remarquant que le texte passe de l’expression car l’Ét’ernel avait fait sortir à celle, plus loin, L’Ét’ernel avait délivré, il explique ce changement par le fait que Yitro était tout juste prêt à croire que Parô, en raison des principes de l’Égypte, leur accorde une liberté provisoire, non une liberté définitive, en vue de servir D’ieu dans le désert. Mais apprenant les prodiges et miracles réalisés en Égypte, il fut prêt à croire en leur délivrance.
Cependant Kéli Yaqar constate que Mochè juge nécessaire de raconter à son beau-père tout ce que l’Ét’ernel avait fait à Parô et aux Égyptiens bien que Yitro l’ait déjà appris! De plus, le texte dit à Mochè et à Israël pour, plus loin, employer à Parô et aux Égyptiens.
Il est vrai, dit-il, que pour les païens deux divinités dirigent le monde : celle du Bien et celle du Mal. Le dieu du Bien ne peut faire le Mal comme le dieu du Mal ne saurait produire le Bien. Yitro, au début, apprend tout le bien fait à Israël et à Mochè. Yitro considère également la victoire d’Israël sur Âmalèq un bienfait de D’ieu. Reste à savoir que D’ieu était aussi puissant pour faire le mal. Aussi Mochè, dans son récit à son beau-père, souligne-t-il davantage le mauvais traitement que fit subir D’ieu à Parô et aux Égyptiens. Convaincu que D’ieu est seul capable de châtier les Égyptiens et, en même temps, protéger les Hébreux, Yitro conclut à la Grandeur de D’ieu et à Son Unicité.
Rav Alchèkh s’étonne que nombreux sont ceux qui, de par le monde, apprirent les miracles réalisés en Égypte en faveur de Mochè et d’Israël, la traversée de la Mer Rouge, la guerre contre Âmalèq et le don de la Tora, sans qu’ils eussent le même empressement à venir au désert.
Yitro, lui, prête une oreille attentive à l’appel divin. Parce qu’il a entendu, et s’est rapproché de D’ieu, la lettre waw, du Nom de l’Ét’ernel fut rajoutée à son nom. Il s’appelait auparavant Yètèr, après sa conversion il devint , Yitro cf. Rachi..
Alors Yitro, beau-père de Mochè, emmena Tsippora, épouse de Mochè, qui la lui avait renvoyée. Il emmena aussi ses deux fils, l’un nommé Guèrchom, car, avait-il dit, je suis un émigré sur une terre étrangère; l’autre nommé Èliêzèr, parce que le D’ieu de mon père m’est venu en aide, et m’a sauvé du glaive de Parô.
Alors Yitro, beau-père de Mochè, emmena Tsippora… et ses deux fils…
Pour Rav Alchèkh, l’intention de Yitro n’est point de rencontrer son gendre pour lui ramener son épouse et ses enfants, mais plutôt pour que Mochè lui enseigne la Tora et le diriger dans les voies de l’Ét’ernel.
Or ha-Hayim, relevant la répétition dans le texte du titre de Yitro beau-père de Mochè, , signale justement que, grâce à ce titre, Yitro put sans grandes difficultés renoncer à sa foi et ses croyances. Autrement, il aurait été l’objet de pressions et de menaces des autorités de Midyane pour l’en empêcher.
Tous les peuples, saisis de frayeur et pleins de respect pour Mochè, rendent plus simple et aisé le déplacement de Yitro accompagné de sa fille et de ses petits-fils.
Yitro depuis la sortie d’Égypte renonce au titre de prêtre de Midyane, , pour lui préférer celui de beau-père de Mochè. En disant, Yitro prit, le verset entend signaler que Yitro adopte désormais pour titre beau-père de Mochè.
Il emmena aussi ses deux fils, l’un nommé Guèrchom… l’autre nommé Èliêzèr.
Le texte désigne de nouveau par leur nom l’épouse et les enfants de Mochè. Pour Kéli Yaqar, cela renferme tout un message pour Mochè.
Tsippora, , dérivant de tsippor, , oiseau, fait allusion à l’errance de son épouse. Tel un oiseau sans nid, elle se trouve éloignée de Mochè. Il devrait donc avoir pitié et la reprendre.
Guèrchom, rappelle les sentiments d’un émigré, , dans une terre étrangère. Mochè devrait, lui qui fut émigré et qui sait ce que ressent un étranger, accepter leur retour. Et, si ce n’est pas pour la mère, du moins le ferait-il pour Guèrchom.
Èliêzèr, rappelle, quant à lui, les bienfaits de D’ieu à Mochè. Aussi porte-t-il en son nom le Nom de D’ieu. Mochè se doit de les accueillir ne serait-ce que pour D’ieu auquel se rapporte le nom d’Èliêzèr.
Par ailleurs, si le texte désigne à nouveau les enfants de Mochè précisant les motifs du choix de leur nom, étranger dans une terre étrangère, pour Guèrchom et D’ieu, m’a délivré du glaive de Parô pour Èliêzèr, c’est pour souligner que Mochè, accédant à la gloire et devenant roi d’Israël, n’avait nullement oublié ses débuts, pourchassé alors par Parô et étranger à Midyane.
Yitro, beau-père de Mochè, vint avec les fils et la femme de celui-ci, trouver Mochè au désert où il campait, près de la montagne de l’Ét’ernel. Il fit dire à Mochè : Moi ton beau-père, Yitro, je viens à toi avec ta femme accompagnée de ses deux-fils.
Yitro, beau-père de Mochè, vint avec les fils et la femme de celui-ci.
Cette répétition est voulue, nous semble-t-il, car Mochè, selon le midrache, avait convenu que le premier enfant appartiendrait à Tsippora c’est-à-dire à Yitro pour le consacrer à l’idolâtrie. Mais Yitro, en emmenant les enfants de Mochè, surtout celui qui lui appartient, montre que son retour à D’ieu est total et définitif.
Mochè alla au-devant de son beau-père; il se prosterna, il l’embrassa, et ils s’informèrent mutuellement de leur bien-être; puis ils entrèrent dans la tente.
Mochè alla au-devant de son beau-père; il se prosterna.
Mochè tient à sortir non pas pour accueillir sa femme et ses enfants comme le suggère Yitro, mais plutôt pour honorer son beau-père. Mochè, pour marquer le respect qu’il témoigne à Yitro, se prosterne devant lui.
Le midrache précise que Yitro eut droit à de grands égards et honneurs car quiconque voyant Mochè et Aharone sortir l’accueillir, sortait également cf. Rachi et Or ha-Hayim..
Ils s’informèrent – un homme de son prochain, de leur bien-être.
Pour Rav Alchèkh, Yitro est qualifié ici de réêhou, prochain de Mochè car une fois converti il devint son égal, son prochain puisqu’il a les mêmes mitswot, devoirs et obligations.
Mochè conta à son beau-père tout ce que l’Ét’ernel avait fait à Parô et à l’Égypte à cause d’Israël; toutes les tribulations qu’ils avaient essuyées dans le voyage, et comment l’Ét’ernel les avait protégés.
Mochè conta à son beau-père tout ce que l’Ét’ernel avait fait à Parô et à l’Égypte.
Kéli Yaqar remarque l’emploi à propos des miracles réalisés en faveur de Mochè et d’Israël du Nom divin -, Èl’ohim, D’ieu indiquant la rigueur et, à propos de Parô et de l’Égypte, du Nom divin Ha-Chèm, ‘, l’Ét’ernel signifiant la miséricorde.
Le texte rappelle, dit-il, l’enseignement de nos maîtres : les tsaddiqim, justestransforment la rigueur en miséricorde et les réchaîm, impies, transforment, au contraire, la miséricorde en rigueur. Mochè entend démontrer à Yitro que D’ieu d’Israël est la seule divinité capable de maîtriser le Mal et le Bien qu’il transforme au besoin, selon sa volonté. La suite du texte abonde dans ce sens. Ainsi D’ieu frappe-t-Il Parô et les Égyptiens tandis que les Bénè Yisraèl seront délivrés de toutes les tribulations – détour dans le désert, poursuite de Parô, guerre de Âmalèq.
Yitro se réjouit de tout le bien que l’Ét’ernel avait fait à Israël, en le sauvant de la main des Égyptiens; et il dit : Loué soit l’Ét’ernel, qui a soustrait ce peuple de la main des Égyptiens! Je reconnais à cette heure que l’Ét’ernel est plus grand que tous les dieux, puisqu’il l’a été dans cette circonstance où l’on avait agi tyranniquement à leur égard.
Yitro se réjouit de tout le bien que l’Ét’ernel avait fait à Israël.
Le Talmoud rapporte T.B. Sanhèdrine 94a. l’opinion de Rav qui explique Wayi-had, , Yitro se réjouit par Yitro avait passé une lame fine sur sa chair . Pour Rachi, ces propos signifient que Yitro, ayant pratiqué la circoncision, s’est converti. C’est pourquoi il exprime toute sa joie. Mais dans la Tora, Rachi explique sa chair s’était hérissée comme des lames, pour rappeler que devant un converti il ne faut point humilier un non-juif cf. Sanhèdrine 94a.. En effet si Yitro s’était réjoui c’est uniquement du bien fait à Israël et non pour le châtiment infligé à Parô.
Pour le Tanhouma, Yitro fait profession de foi en D’ieu unique. Wayi-had, dérivant de èhad, un, a le sens de proclamer l’Unicité de D’ieu.
Rabbènou Béhayè explique également ainsi puisque Yitro bénit D’ieu qui a délivré les Bénè Yisraèl. Yitro fut en effet le premier qui bénit D’ieu à propos de la sortie d’Égypte cf. Maharcha sur Sanhèdrine 94a..
Je reconnais, à cette heure, que l’Ét’ernel est plus grand que tous les dieux.
Le midrache critique Yitro parce qu’il accorde une certaine importance aux autres divinités. Mais le Tanhouma fait, au contraire, son éloge. Yitro, ayant connu et adoré toutes les divinités de son temps, était en mesure d’apporter ce témoignage sur la grandeur de D’ieu.
Pour Baâl ha-Tourim, les autres divinités n’ont jamais pu démontrer leur capacité de venger leurs fidèles et les délivrer de leurs ennemis.
La grandeur de D’ieu consiste à châtier Parô et les Égyptiens de la même manière qu’ils avaient fait souffrir Israël. Ainsi furent-ils noyés pour avoir noyé les enfants d’Israël cf. Rachi et Or ha-Hayim..
Yitro, réjoui d’apprendre tous les prodiges faits pour Israël, vint se convertir. Mais il devait se repentir auparavant pour sa participation, comme ennemi d’Israël, au conseil de Parô. De plus, il avait emprisonné Mochè pendant 7 ans et adoré longtemps des divinités. Aussi offre-t-il des sacrifices pour expier ses fautes et honorer Mochè pour se faire pardonner en présence de tout Israël.
Pour nos maîtres, Yitro déduit du châtiment que D’ieu inflige à Parô, midda kénèguèd midda,, mesure pour mesure, Parô noyé comme il avait noyé les enfants d’Israël, que l’homme se doit, pour son repentir, d’emprunter des voies identiques à celles qui l’avaient mené à fauter.