Des témoins permanents

«Écoutez, cieux, je vais parler; et que la terre entende les paroles de ma bouche. Que mon enseignement s’épande comme la pluie, que mon discours distille comme la rosée, comme la bruyante ondée sur les plantes, et comme les gouttes pressées sur le gazon! Car c’est le nom de l’Ét’ernel que je proclame; rendez hommage à notre D’ieu! Lui, notre rocher, son oeuvre est parfaite, toutes ses voies sont la justice même; D’ieu de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit(1).»
La sidra Ha-azinou, est appelée un cantique, chira. Mochè veut le laisser en témoignage pour ses dernières recommandations.

Ce cantique, selon Rambane, renferme de manière explicite tout le destin du peuple d’Israël. Tout d’abord, il évoque la bonté du Créateur à l’égard d’Israël depuis qu’Il en fit son peuple, passant en revue les prodiges et les bienfaits qu’Il lui a prodigués dans le désert avant de lui faire hériter Kénaâne, pays appartenant à des peuples grands et puissants.

Cependant malgré ces bienfaits, richesses et gloire, les Bénè Yisraèl poussent leur ingratitude au point de se révolter contre D’ieu L’abandonnant pour d’autres divinités. Ce qui ne manque pas de provoquer la colère divine. D’ieu les frappe de maladies, de famine et les livre, en fin de compte, à leurs ennemis.

Ce cantique annonce également la dispersion et l’exil qu’Israël aura à subir. Il est évident que tous ces châtiments se sont accomplis au cours de l’histoire de Âm Yisraèl. Il prévoit également le châtiment de tous les peuples pour avoir maltraité Israël. Car ces peuples rejettent Israël non pas parce qu’ils n’acceptent pas de se comporter comme eux, adorant leurs dieux, mangeant de leurs sacrifices, mais ils s’en prennent à lui uniquement par aversion pour D’ieu Lui-même. C’est donc à Lui de venger les Bénè Yisraèl pour les mauvais traitements subis.

Ce cantique traite aussi de la délivrance future des Bénè Yisraèl. Car la première délivrance, au temps du second Temple, n’avait pas suscité la joie et l’allégresse des peuples comme ce cantique le souligne(2) :

«Nations, félicitez son peuple, car D’ieu venge le sang de ses serviteurs, il exerce sa vindicte sur ses ennemis, réhabilite et sa terre et son peuple!»

En Babylonie, les Bénè Yisraèl, même délivrés, restèrent sous la domination des Mèdes et des Perses. Plusieurs parmi eux servaient encore dans les cours royales.

Ce cantique exprime donc un témoignage sur les événements qui affecteront Israël mais annonce une délivrance future entraînant une vengeance rigoureuse des Nations qui avaient fait subir de mauvais traitements à Israël.

Il s’agit donc d’une promesse claire de D’ieu pour agir dans le futur pour délivrer son peuple et le rédimer de toutes ses fautes.

Ce cantique intéresse le présent, le passé et le futur de Âm Yisraèl. Tout le destin d’Israël s’y trouve consigné. Le texte exprime précisément l’allusion à ce destin(3) : «Mochè vint faire entendre au peuple toutes les paroles de ce cantique, lui avec Hochèâ, fils de Noune.» Car en disant «toutes les paroles», le texte parle également de tous les événements futurs.

Et Rambane de conclure qu’il est un devoir de croire à toutes les prophéties contenues dans ce cantique. Aucune de ses prédictions ne fut démentie, étant la prophétie de Mochè, prophète fidèle, homme de confiance de l’Ét’ernel.

Le Midrache(4) citant(5) :

«Écoutez cieux, je vais parler; et que la terre entende les paroles de ma bouche.» Rabbi Mèir disait : Israël, innocent, était son propre témoin, tel qu’il est dit(6) :

«Alors Yéhochouâ dit au peuple: «Vous êtes témoins contre vous-mêmes que c’est pour le culte de l’Ét’ernel que vous avez opté!» Ils répondirent: «Nous le sommes.»

Rendus coupables, tel qu’il est dit(7) :

«Èfrayim m’a obsédé de mensonges et de duplicité, la maison d’Israël», Il porte à témoins contre eux les tribus de Yéhouda et Binyamine tel qu’il est dit(8) :

«Et maintenant, habitants de Yérouchalayim et gens de Yéhouda, soyez juges entre moi et ma vigne.»

La tribu de Yéhouda faute, selon le texte(9) :

«Yéhouda a trahi.» Il désigne les prophètes comme témoins comme il est dit(10) :

«D’ieu, cependant, avait adressé des avertissements à Israël et à Yéhouda par l’organe de tous ses prophètes et voyants…»

S’étant rebellés contre les prophètes tel qu’il est dit(11) :

«Mais ils raillaient les messagers de D’ieu, dédaignaient Ses paroles et tournaient en dérision Ses prophètes…», Il a désigné comme témoins les cieux, tel qu’il est dit(12) :

«J’en atteste sur vous, en ce jour, le ciel…»

S’étant révoltés contre les cieux, ainsi qu’il est dit(13) :

«Ne vois-tu pas ce qu’ils font dans les villes de Yéhouda et dans les rues de Yérouchalayim? Les enfants ramassent du bois, leurs pères allument le feu et les femmes pétrissent de la pâte pour confectionner des gâteaux en l’honneur de la reine des cieux, pour faire des libations aux dieux étrangers, avec l’intention de Me blesser», Il désigne comme témoin la terre ainsi qu’il est dit(14) :

«Écoute, ô terre! Je ferai fondre sur ce peuple une calamité.»

Ayant fauté contre la terre ainsi qu’il est dit(15) :

«Alors que leurs autels sont aussi nombreux que les glèbes dans les sillons d’un champ», Il porte à témoin les routes tel qu’il est dit(16) :

«Ainsi parle le Seigneur. «Postez-vous sur les routes et regardez.»

Ayant mal agi vis-à-vis des routes, tel qu’il est dit(17) :

«À l’entrée de chaque chemin, tu as édifié ton haut lieu», Il appelle en témoin les peuples, tel qu’il est dit(18) :

«Donc écoutez, ô peuples»! Coupables au contact des peuples tel qu’il est dit : «Ils se mêlèrent aux peuples et s’inspirèrent de leurs coutumes», Il porte à témoins les montagnes tel qu’il est dit(19) :

«Montagnes, écoutez le litige du Seigneur…»

Ayant fauté contre les montagnes, tel qu’il est dit(20) :

«Ils sacrifient sur le sommet des montagnes», Il désigne la bête comme témoin tel qu’il est dit(21) :

«Un boeuf connaît son possesseur.»

Ayant fauté par la bête, tel qu’il est dit(22) :

«Ils troquèrent ainsi leur gloire contre l’effigie d’un boeuf qui broute l’herbe», Il invoque le témoignage de la cigogne tel qu’il est dit(23) :

«Même la cigogne dans les airs connaît les saisons qui lui sont propres.»

Coupables par la cigogne tel qu’il est dit(24) :

«J’entrai et je vis qu’il y avait toutes les formes de reptiles et d’animaux immondes, et toutes les idoles de la maison d’Israël gravées sur le mur tout alentour», Il désigne comme témoins les poissons tel qu’il est dit(25) :

«Ou bien adresse-toi à la terre pour qu’elle t’instruise, aux poissons de la mer pour qu’ils te donnent leur avis.»

Ayant fauté par les poissons tel qu’il est dit(26) :

«Pourquoi as-tu rendu les peuples pareils aux poissons de la mer, aux reptiles qui n’ont point de maître?», Il a désigné comme témoin la fourmi tel qu’il est dit (27) :

«Va trouver la fourmi, paresseux, observe ses façons d’agir et deviens sage : elle n’a ni maître, ni surveillant, ni supérieur, et elle prépare sa nourriture durant l’été…»

Rabbi Chimône, fils de Èl’âzar, dit : C’est triste que l’homme soit obligé de prendre exemple sur la fourmi! S’il l’avait pris, en serait-il indigne? Au contraire! Il devait prendre exemple mais il ne l’avait point fait!»

Ce midrache énumère toutes les phases successives de la décadence morale des Bénè Yisraèl.

Rabbi Mèir signale avec précision les attentes divines et l’espoir de voir Israël se conformer à la Tora. Israël était certes digne d’attester de son comportement. Sa responsabilité, étant engagée, devait suffire de garantie à Yéhochouâ. Tant que Yéhochouâ se trouvait à la tête d’Israël, le peuple se conformait, il est vrai, aux prescriptions de la Tora; il restait fidèle à D’ieu.

Ce n’est que plus tard que le dérapage moral commence, après le schisme et la division du peuple en deux royaumes, Èfrayim et Yéhouda.

Le royaume d’Èfrayim, pour se démarquer de celui de Yéhouda, avait installé deux veaux d’or, devant servir de divinité, l’un à Chèkhèm et l’autre à Dan.

Aussi Yéhouda devait-il, dans ce cas, agir comme témoin pour Èfrayim. Yéhouda, cependant, succombe sous l’influence d’Èfrayim. Ce fut alors le tour des prophètes de se porter garants de la conduite des Bénè Yisraèl.

La mission du navi, prophète, est loin d’être simple. Le peuple, sollicité et encouragé par les faux-prophètes, n’était point prêt a obéir. Le navi, subissant les railleries et les attaques du peuple, voyait son rôle devenir autant impossible qu’inutile.

Les éléments de la nature devaient à leur tour se porter garants de la conduite d’lsraël. Le ciel, la terre, les routes, la bête, la cigogne, les poissons et la fourmi ne sont point venus à bout de la déchéance morale du peuple. Car, comme le souligne Rabbi Chimône Bèn Èl’âzar, est indigne l’homme qui ne prend pas exemple sur le comportement de la fourmi qui, bien que n’ayant ni chef ni supérieur, fait preuve de sérieux et de discipline.

Le Yalqout illustre bien l’enseignement du Talmoud(28) :

«L’homme fut créé la veille du chabbat afin que les infidèles ne puissent affirmer qu’il a participé à la création. Par ailleurs, [pour l’inciter à la modestie et à l’humilité], car si jamais il venait à concevoir de l’orgueil, on lui dira un moustique t’a précédé dans la Création.»

Mais est-ce à dire que cette chute est définitive? Non! Le Yalqout laisse entrevoir la possibilité d’une remontée grâce au repentir des Bénè Yisraèl.

S’il établit, au début, la faute et la culpabilité d’Israël, il ne manque pas de souligner, au contraire, tout le mérite et le bien.

Aussi le Yalqout poursuit-il :

«L’assemblée d’Israël est appelée à dire au Saint béni soit-Il : Maître du monde! Les témoins à ma charge existent toujours tel qu’il est dit(29) :

«J’en atteste sur vous, en ce jour, le ciel et la terre.» Il répond : Je les ferai disparaître tel qu’il est dit(30) :

«Oui, Me voici en train de créer un ciel nouveau et une terre nouvelle.» Israël reprend : Maître du monde! Je vois les endroits où je me suis mal comporté et j’ai honte tel qu’il est dit(31) :

«Regarde tes courses dans la vallée, songe à ce que tu as fait.» Et D’ieu d’affirmer : Je les ferai disparaître tel qu’il est dit(32) :

«Que toute vallée soit exhaussée, que toutes montagnes et collines s’abaissent.» Israël dira encore : Maître du monde, mon nom a toujours cours. D’ieu répartit : Je le changerai tel qu’il est dit(33) :

«Et on t’appellera d’un nom nouveau.» Israël rétorque : Maître du monde, voici que mon nom désigne les divinités. Et D’ieu de répliquer : Je les fais disparaître, ainsi qu’il est dit(34) :

«Je proscrirai de sa bouche ces dénominations de Baâl.» Israël reprend : Maître du monde, malgré cela, les membres de ma maison continuent à me nommer ainsi. Et D’ieu de le rassurer :

«Leur nom sera voué à l’oubli.»

Ainsi donc, la voie, empruntée par le repentir, est celle qu’Israël avait prise pour sa dépravation et sa déchéance morale. Le meilleur repentir est celui qui répare toutes les étapes ainsi que toutes les situations conduisant à la chute.

Le repentir a le mérite, non seulement de donner l’occasion au coupable de renouer avec la perfection initiale, mais de connaître, en plus, une situation nouvelle qui lui procure une perfection encore plus élevée.

Toutefois, le Midrache(35), s’interrogeant sur l’interpellation des cieux et de la terre par Mochè, peu avant sa mort, rapporte :

«Toutes ces recommandations s’adressent [aux cieux et à la terre]. Il leur dit : Le Saint béni soit-Il a décrété ma mort, soyez attentifs à m’accueillir avec égards. Considérez comme si j’étais vivant, enseignant la Tora à jamais.

Écoutez ô cieux! Car j’ai déjà dit :

«J’atteste sur vous, en ce jour, le ciel et la terre». Soyez attentifs à n’en point charger Israël après ma mort, mais dites-vous comme si j’étais vivant, invoquant pour eux la miséricorde divine.»

Ainsi Mochè se soucie-t-il, par delà la mort, du bien-être des Bénè Yisraèl comme il le faisait de son vivant.

Écoutez, cieux, je vais parler; et que la terre entende les paroles de ma bouche. Que mon enseignement s’épande comme la pluie, que mon discours distille comme la rosée, comme la bruyante ondée sur les plantes, et comme les gouttes pressées sur le gazon!

Écoutez, cieux, je vais parler; et que la terre entende les paroles de ma bouche.

Les Cieux et la Terre sont-ils en mesure d’être assignés comme témoins?

En fait, Mochè, craignant qu’Israël ne dénonce l’Alliance de la ârbanout, solidarité, décide de prendre à témoins les cieux et la terre qui, eux, se chargeront de le lui rappeler.

Le texte dit notamment(36) :

«Faites réunir autour de moi tous les anciens de vos tribus et vos magistrats : je veux faire parvenir ces paroles à leurs oreilles, et prendre à témoin contre eux les cieux et la terre. Car je sais qu’après ma mort vous irez dégénérant, et que vous dévierez du chemin que je vous ai prescrit; mais il vous arrivera malheur dans la suite des temps, pour avoir fait ce qui déplaît à l’Ét’ernel, pour L’avoir offensé par l’oeuvre de vos mains!»

Rachi, rapportant le motif de Mochè pour prendre à témoin les cieux et la terre, dit :

«Mochè s’était dit : je suis un être humain. Après ma mort, si les Bénè Yisraèl disaient nous n’avons pas accepté cette Alliance, qui peut donc les démentir? C’est pourquoi il a pris comme témoins les cieux et la terre qui sont permanents. En outre s’ils [Bénè Yisraèl] étaient méritants, les témoins donneraient leur récompense, la vigne donnera son fruit, la terre sa récolte et les cieux leur rosée. Mais s’ils étaient coupables, alors les témoins seront les premiers à les châtier tel qu’il est dit(37) :

«Il défendrait au ciel de répandre la pluie, et la terre vous refuserait son tribut, et vous disparaîtriez bientôt du bon pays que l’Ét’ernel vous destine.»

Ha-azinou ha-chamayim, Écoutez, cieux.

Pour les cieux le texte dit ha-azinou, et à propos de la terre wé-tichmâ, . L’emploi du verbe?

L’emploi de ha-azinou et wé-tichmâ est différent de celui de Yéchâya(38) : Écoutez, cieux! terre, prête l’oreille!

chim’oû chamayim wé-ha-azini èrèts.

Mochè et Yéchâya n’expriment-ils pas la même réalité?

Mochè emploie à propos des cieux ha-azinou, prêter l’oreille, parce qu’il était plus proche des cieux et loin de la terre. Yéchâya, en revanche, utilise ha-azini èrèts, en raison de sa proximité de la terre et chim’oû chamayim, en raison de son éloignement des cieux.

Cependant Yéchâya avait comme Mochè, porté à témoins les cieux et la terre. Mochè et Yéchâya ont appliqué aussi bien aux cieux qu’à la terre les termes ha-azène, et chamoâ, afin d’établir d’une manière claire et évidente leur témoignage.

Par ailleurs, pour quelle raison emploie-t-il le verbe dabbèr, parler durement, lorsqu’il s’agit des cieux alors que pour la terre il utilise imrè fi, des paroles douces?

S’interrogeant sur le glissement de dabbèr, à propos des cieux vers amor, à propos de la terre, Or ha-Hayim souligne que par cieux, il faut entendre l’âme qui pourrait accepter une parole dure de l’homme et par terre, il faut entendre le corps, composante matérielle de l’homme, qui ne comprendrait qu’un langage doux.

Les chefs et grands du peuple sont ici comparés aux cieux tandis que le peuple est comparé à la terre. Mochè utilise un langage dur en s’adressant aux chefs en raison de l’autorité et de la responsabilité qu’ils assument face au peuple qui, lui, ne pourra supporter qu’un langage doux.

Pour quelle raison le texte ne dit-il pas dévaraï, mes paroles, au lieu de l’emploi du verbe, waa-dabèra, afin rappeler celui de imrè fi,, les paroles de ma bouche?

A propos des cieux, Mochè emploie l’impératif, ce qui n’a pas été le cas à propos de la terre. Pourquoi?

D’autre part, en s’adressant aux chefs dans un langage dur et à l’impératif, il en résulterait que leur obéissance aura pour effet immédiat et conséquence directe que tout le peuple obéira de lui-même sans que Mochè ait à employer ni un impératif ni un langage dur.

Que mon enseignement s’épande comme la pluie, que mon discours distille comme la rosée,

Pour quelle raison Mochè compare-t-il son enseignement, son discours à la fois à la pluie, à la rosée, à l’ondée bruyante et à la bruine?

Mochè compare ici la Tora à la pluie. Il existe différentes catégories de pluie. Comme la pluie qui assure la vie au monde, la Tora agit ainsi vis-à-vis des hommes. La Tora étant là, blé et nourriture seront assurés.

La pluie bruyante et forte, ramollit la terre et la prépare à produire la végétation nécessitant par la suite l’intervention de la rosée, qui aide chaque plante à pousser peu à peu.

Ainsi la Tora écrite, liq’hi, enseignement transmis par D’ieu, prépare les coeurs des Bénè Yisraèl à servir le Créateur. Et pour les aider à mieux comprendre comment servir D’ieu, la Tora orale, im’rati, agira comme la rosée et la bruine, pluie fine qui pénètre profondément.

L’effet de la pluie sera bénéfique si les Bénè Yisraèl seront dociles et prêts à obéir à la voix de l’Ét’ernel. Dans le cas contraire, la pluie viendra à manquer ou, si elle est là, elle aura pour effet de dévaster le monde.

Aussi pour cette raison le texte emploie-t-il le terme yaârof, ayant pour sens également briser la nuque.

Pour Baâl ha-Tourim, si Israël est méritant la Tora agit comme sam hayim, une panacée de vie, déméritant elle agit comme sam mawète, poison entraînant la mort.

Car c’est le nom de l’Ét’ernel que je proclame; rendez hommage à notre D’ieu! Lui, notre rocher, son oeuvre est parfaite, toutes ses voies sont la justice même; D’ieu de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit.

Car, c’est le nom de l’Ét’ernel que je proclame…

Quelle est la relation entre ces deux premiers versets au texte : «C’est le nom de l’Ét’ernel que je proclame, rendez hommage à notre D’ieu!»

Le lien logique existant entre ces versets semble se situer ainsi selon le Rachebam : Mochè incite les Bénè Yisraèl à accepter ses reproches et à se prémunir contre une mauvaise conduite possible car il suffirait de rappeler les bienfaits et prodiges que leur a prodigués l’Ét’ernel, ainsi que sa justice et son équité pour qu’Israël soit prêt à «rendre hommage a D’ieu» et à accepter surtout de suivre sa voix.

Les cieux et la terre ont toujours eu une conduite naturelle parfaite, immuable. Les lois qui les régissent continuent à les régir. D’ieu s’attend qu’Israël n’ait jamais à changer et à altérer sa conduite. De plus, Âm Yisraèl assume la responsabilité de la création. De sa conduite dépend la marche du monde. Ciel et terre sont prêts à apporter leur concours si Israël consent à se conformer à la parole divine.

  1. Dévarim 32, 14.
  2. Dévarim 32, 43.
  3. id. 32, 44.
  4. Yalqout et Sifrè sur Dévarim 32, 1.
  5. ibid. 32, 1.
  6. Yéhochouâ 24, 22.
  7. Hochèâ 12, 1.
  8. Yéchâya 5, 3.
  9. Mal’akhi 2, 11.
  10. Mélakhim 2. 17, 13.
  11. Divrè ha-Yamim 2. 36, 16.
  12. Dévarim 30, 19.
  13. Yirmiya 7, 17.
  14. id. 6, 19.
  15. Hochèâ 12, 12.
  16. Yirmiya 6, 16.
  17. Yéhèzqèl 16, 25.
  18. Yirmiya 6, 18.
  19. Mikha 6, 2.
  20. Hochéâ 4, 13.
  21. Yéchâya 1, 3.
  22. Téhillim 106, 20.
  23. Yirmiya 8, 7.
  24. Yéhèzqèl 8, 10.
  25. Iyob 12, 8.
  26. Habaqouq 1, 14.
  27. Michelè 6, 16.
  28. Sanhèdrine 38a.
  29. Dévarim 30, 19.
  30. Yéchâya 65, 17.
  31. Yirmiya 2, 23.
  32. Yéchâya 40, 4.
  33. Yéchâya 62, 2.
  34. Hochèâ 2, 19.
  35. Tanhouma sur Dévarim 32, 1.
  36. Dévarim 31, 2829.
  37. id. 11, 17.
  38. Yéchâya 1, 2.

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